FIGC – Les programmes à la loupe : Damiano Tommasi

Par Cesco publié le 24 Jan 2018
Crédits

Les élections de la FIGC, c’est pour bientôt, dès le 29 janvier pour être précis. L’avenir de la ligue de football italienne et de la Nazionale se décidera lors du vote prévu et entre les candidats qui se présentent. Aujourd’hui, focus sur le deuxième candidat, Damiano Tommasi, l’actuel leader de l’association des joueurs. Véritable grande gueule et homme de terrain, il pourrait être celui dont le foot italien a besoin. Focus.

Parcours et identité

Damiano Tommasi, c’est avant tout un homme de terrain, qui entre deux matchs avec son AS Roma, se faisait remarquer par son engagement social, appelé « l’enfant de cœur » par ses collègues. International à ses heures à partir de 1998, c’est au final derrière un costume qu’il trouve sa place, une place qu’il défend avec envie et courage face à un peuple de dirigeants conservateurs qui voient souvent ce genre de personnage d’un mauvais œil. Très clivant, comme en témoignent ses discours chocs envers les patrons des ligues lors de la grève des joueurs en 2012, ou encore sa tribune en 2000 sur l’autre football dont il rêvait, il n’en est pas moins un homme de valeurs et qui rêve d’un foot fidèle aux représentations sociétales du côté des amateurs ou des enfants. Désormais plus proche d’un football idéaliste que de la réalité, il souhaite réussir à faire percer ses idées au sein de dirigeants qui « manipulent » les jeunes qui arrivent. Désormais leader du syndicat des joueurs (l’AIC), il a le soutien de beaucoup d’anciens joueurs et d’hommes de terrains. A voir ce que cela donnera pour ces élections. Après la chute de l’Italie face à la Suède, Tommasi clamera haut et fort son envie de révolutionner le Calcio, il n’en est plus qu’à un pas, mais ne part pas favori, la faute à un système de votes et de répartition qui le défavorise en partie.

Un programme fort, d’actions plus que de politique

27 pages pour remettre la « balle au centre », c’est le nom du programme présenté par Tommasi pour les élections du 29 janvier. Dans un édito assez court, simple mais qui va droit au but, Tommasi évoque le 13 novembre 2017, cette date charnière qui doit marquer le début d’un réel changement au sein des instances. En remettant au centre les mots : courage, culture sportive, responsabilité … Tommasi souhaite insuffler un vent nouveau et n’hésite pas à piquer ses prédécesseurs : « Si nous ne réussissons pas à changer les choses et à construire un nouveau football, en continuant de penser aux réélections, alors nous aurons perdu deux fois ». Un message qui a le mérite d’être clair. Politique, Tommasi ne l’est certainement pas et la mise en forme de son programme vient confirmer cette idée. Un style très simple, pas très visuel et des idées posées sur le papier, qui frappent avec un mot de la fin : « Si je rêve seul, ça restera un rêve. Si nous rêvons ensemble, cela pourra devenir une réalité ».

Premier thème exploré, celui de la redistribution des ressources et des droits TV et un souhait qui date pour l’actuel leader de l’association des joueurs. Pour lui l’idée de la concertation doit être explorée à 100% que ce soit avec l’association des joueurs, celle des entraineurs et des ligues concernées afin d’établir une stratégie et des accords qui satisfassent chacune des parties. Lui aussi comme Gravina, évoque les secondes équipes et la réduction des équipes professionnelles, le tout pour aider les jeunes contractuels à évoluer dans des équipes compétitives s’ils n’ont pas encore le niveau pour leur club formateur. La Serie B à 20 équipes semble être pour Tommasi également une priorité, en revanche la Serie A et le système de promotion/relégation ne seraient pas modifiés outre mesure, pas de Serie A à 18 clubs donc. Il profite de cette idée pour souligner les tensions qui pouvaient exister entre la Lega Serie A et les autres ligues car cette dernière se plaignait de son poids politique. A cela, Tommasi envoie une pique en soulignant que « comme dans chaque famille, c’est avec un père présent, crédible et responsable que tout le monde pourra se mettre autour de la table sereinement ».

Vient alors le tour de l’équipe nationale. Pour Tommasi, elle doit être structurée à la façon d’un club professionnel. Et pour cela, il faut qu’elle soit impliquée dans les décisions techniques prises au sein de la ligue. Tommasi souhaite également impliquer et être en concertation avec les anciens joueurs de la Nazionale. Au delà du président, il souhaite instaurer un directeur technique et un staff adéquat autour de la Nazionale pour servir de support au sélectionneur et bien coordonner les différentes sections de l’équipe. Sur les sections jeunes, Tommasi soulève aussi les difficultés de formation aujourd’hui. Il reprend ensuite une analyse sur les clubs de Serie D et les joueurs nés en 1995 qui pour 34% ont vu leur contrat se terminer avant le début de la saison 2016. Pour 31%, ils ont été envoyés en catégorie inférieure. Seuls 22% restent dans leur club formateur. Cet argument a pour but de démontrer que les jeunes italiens ne sont quasiment plus formés dans leur club et que les centres de formations aujourd’hui servent à former les jeunes d’autres pays, une réalité que l’on constate également dans les Primavera.

Enfin, les 2ndes équipes, la réforme phare de Tommasi (comme dans le programme de Gravina). Pour cela il explique sur le modèle espagnol que 70% des joueurs de ce pays qui évoluent en Liga, ont évolué dans des équipes B. Dans l’équipe d’Espagne championne du monde en 2010, 20 joueurs provenaient des équipes B… Ça laisse penseur. A cela, Tommasi oppose donc la Primavera qui aujourd’hui est le modèle d’équipe B en Italie. Seuls 23% des joueurs de Primavera entre 2011 et 2014 sont passés professionnels. Un chiffre alarmant. Cependant, cette mesure, Tommasi ne souhaite pas l’imposer mais la faire adopter en concertation avec les clubs de Serie A intéressés. Nul doute qu’ils seront plusieurs à se mettre autour de la table. Pour ces équipes B, au niveau sportif, il sera possible de passer en division supérieure et inférieure mais elles ne pourront pas accéder au niveau des équipes A. Par exemple, l’équipe B de l’Inter ou de l’AS Roma pourraient évoluer en Serie B ! En revanche actuellement, l’équipe B du Palermo ne pourrait pas dépasser la Serie C. A cela Tommasi souhaite renforcer les limites d’ages dans ces équipes (U23 et U21 avec quelques hors quotas). Seuls les U23 et les U21 seront autorisés à passer en cours de saison de l’équipe B à l’équipe A. Une mesure qui vise à éviter que les clubs fassent jouer les joueurs inutilisés dans l’effectif en B, privant ainsi de nombreux jeunes italiens de leur place. Cette réforme, Tommasi souhaite la mettre en place dès 2018/2019.

Petit encart sur la technologie et les règlements sportifs. Tommasi est favorable à la VAR et il veut l’amplifier. Il souhaite également augmenter le nombre de remplacements pendant un match (passer de 3 à 5) que ce soit en championnat ou en Coppa. Une mesure qu’il explique en voulant limiter les blessures. Enfin, outre le football féminin et le foot à 5 ou chaque candidat tend à poser les même arguments sur la table, Tommasi s’exprime sur la Coppa Italia qu’il souhaite alléger. Des idées plus concrètes que chez Gravina notamment au sujet des amateurs et de la Lega Pro. Pour les équipes de Serie A, il souhaite supprimer le statut de tête de série et effectuer un tirage au sort lors des tours à élimination directes concernant les équipes de Serie A. Au final, un programme légèrement plus court que Gravina (et des idées semblables sur beaucoup de points), mais qui semble plus concret dans la façon de procéder. La raison ? Tommasi est un homme d’opérationnel, pas de belles formules.




🔥 Les sujets chauds du jour :

« J’aurais entraîné Napoli gratuitement », Fabio Cannavaro

Romelu Lukaku veut rester à la Roma

Un cador de Premier League lorgne Ismael Bennacer

Naples apporte son soutien à Juan Jesus après l’acquittement d’Acerbi

Lautaro Martinez et Marcus Thuram visent les JO, l’Inter Milan s’inquiète

Avatar

Cesco

Rédacteur en Chef



Derniers articles