Fassone-Mirabelli : d’intouchables à coupables ?

Par Théo Cé publié le 14 Déc 2017
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Un projet mal conçu ?

La stratégie mercato choisie pendant l’été fut la suivante : recruter massivement pour retrouver le haut du tableau le plus rapidement possible. Cette stratégie, risquée, n’a pas porté ses fruits. L’équipe peine à trouver une cohésion et à intégrer tous les nouveaux venus. D’autre part, certains choix parmi les recrues posent désormais question : quels joueurs donnent pleinement satisfaction aujourd’hui ? Seuls Ricardo Rodriguez, qui semble rassurer à un poste qui fut longtemps une faiblesse du Milan, ainsi que Borini, dont l’abnégation et la polyvalence ne peuvent cependant pas masquer les grosses lacunes, montrent un niveau satisfaisant. Outre le problème qualitatif, le recrutement n’a pas répondu aux besoins réels de Montella, qui comptait bâtir son équipe autour du 4-3-3. Mirabelli a toujours affirmé s’être concerté avec l’entraîneur pour le recrutement, pourtant, interrogé sur le mercato après son licenciement, Montella avait préféré esquiver la question… Les faits parlent pour lui : ses demandes d’un ailier de métier et d’un milieu n’ont pas été réalisées, expliquant ainsi les titularisations de Borini en attaque et la difficulté de remplacer Kessié, le banc n’offrant aucun profil similaire.

Par ailleurs, il semblerait qu’André Silva et Calhanoglu n’aient pas été choisis par Montella, qui aurait préféré un top player en pointe (Aubameyang ?). Mirabelli devra rendre des comptes. Une campagne d’achat qui fait donc flop. Pire, les résultats sont en dessous de ceux de l’année passée, malgré 220 millions d’euros dépensés. Fassone déclarait il y a peu que cette année faisait office de « transition », propos en totale contradiction avec l’objectif affiché en été de retrouver la Champions League (via la 4ème place). Après avoir sobrement admis « une ou deux erreurs« , ces propos sonnent comme un nouvel aveu d’échec. Enfin, il y a quelques jours, la presse annonçait prématurément le rejet par l’UEFA de la demande de Voluntary Agreement. Si la décision n’a pas encore été prise, une certaine frilosité est de mise côté Milan AC. Fassone avouait dans le même temps que les requêtes de l’UEFA étaient impossibles à satisfaire : sont-elles réellement exagérées ou est-ce un moyen de déguiser son propre échec ?

La gestion du cas Montella

Les fautes de Montella sont reconnues et indiscutables. Toutefois, une société bien gérée se doit d’être cohérente : quelle que soit l’entente entre les partis, le duo Fassone-Mirabelli désirait au départ engager Conte ou Ancelotti. Devant la difficulté de ce projet et face à la popularité de Montella, qui venait tout de même de ramener le Milan en Europe, ils y renoncèrent. C’est peut-être parce qu’il savait son poste mal soutenu qu’il n’aurait pas contredit les choix des dirigeants. Ceux-ci auraient cependant du être plus à l’écoute de leur entraîneur. Une fois l’enchaînement des mauvais résultats, il peut leur être également reproché de n’avoir pas eu le courage de le licencier plus tôt : aujourd’hui, à moins d’un retournement miraculeux, la saison est d’ores et déjà ratée. Ce qui nous amène à souligner que la décision de bombarder l’inexpérimenté Gattuso à la tête de l’équipe, dans le pire des moments, n’était pas une preuve de bonne gestion. Enfin, il se pourrait que la défense à 3 ait été imposée par les dirigeants : l’abandon de ce système par Gattuso face à Bologna a été apprécié et approuvé par le vestiaire. Il est peu probable qu’aucun joueur ne se soit plaint auprès de Montella, qui préférait lui aussi la défense à 4. Licencier Montella a permis aux dirigeants de reporter temporairement toutes les responsabilités sur lui, mais si le Milan de Gattuso ne redresse pas la tête, il n’y aura plus d’excuse.




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