DOSSIER : Euro 1964 – Alberto Orlando, un quadruplé historique (10/23)

Par Christophe Mazzier publié le 22 Mar 2021
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Chaque lundi jusqu’au début de l’Euro, Calciomio vous narre l’histoire de 23 joueurs qui, à leur manière, ont marqué les campagnes européennes de la Nazionale. Aujourd’hui, retour sur la performance d’Alberto Orlando, une étoile filante de la sélection italienne, lors du premier match de l’Euro 1964.

Le contexte

La Squadra Azzurra a depuis des lustres laissé ses habits de lumières au vestiaire. Qu’elle est loin désormais l’époque où la Nazionale était la meilleure nation au monde, auréolée de deux coupes du monde de suite, ce qui est toujours un record co-détenu avec le Brésil, et d’un sacre olympique en 1936.

Et puis la seconde guerre mondiale est passée par là, et puis le drame de Superga en 1949, aussi, du nom de la colline qui fut percutée par l’avion, le Fiat G.212, dans lequel était présent la quasi-totalité de l’équipe du Torino qui composait l’ossature de la Nazionale. La Coupe du monde 1950, puis 1954, le trauma de la non qualification pour l’édition de 1958, la désillusion de 1962… Les instances italiennes n’ont même pas inscrit la Nazionale à la première édition de l’Euro en 1960, de peur de faire mauvaise figure.

La Squadra Azzurra revient dans le Game

La vague d’optimisme va venir d’Edmondo Fabbri qui a pris les rênes de la sélection à l’issue de la Coupe du monde au Chili en 1962. Le plan est quadriennal. Il a pour mission d’amener une génération à la Coupe du Monde 1966 et de les mettre dans les meilleures dispositions. Bon, le résultat final ne sera pas à la hauteur des attentes… car l’Italie touchera le fond en se faisant éliminer par les amateurs sud-coréens.
Pour revenir à notre Euro 64, en ce 2 octobre 1962, l’équipe d’Italie reçoit la Turquie, pour le premier tour, à Bologne lors du 8ème de finale aller. Seule la victoire compte afin d’atteindre les quarts de final, dont l’issue validera le ticket pour le Final Four (présence de 4 équipes) de l’Euro 64 qui se déroulera en Espagne.

Et la lumière fut

Pour cette entrée en lice, Fabbri aligne une équipe B, hormis la présence des cadres, tels que le capitaine Rossonero Maldini, les Bolognais Bulgarelli et Pascutti, ainsi que le tout jeune Rivera. Parmi toutes ces secondes lignes, un débutant en sélection va attirer la lumière, ou plutôt un éclair, un Romain de 24 ans, Alberto Orlando, qui joue en club pour son équipe de cœur, l’AS Roma.

Aligné en attaque au côté de Pascutti, de Rivera et de Sormani, la Squadra Azzurra va offrir une prestation de toute beauté. Et comme dans un conte de fée, le joueur de l’AS Roma va offrir une passe décisive au « Golden Boy » Rivera (qui marquera 2 buts), et être l’auteur d’un quadruplé tout droit sorti d’une fable. Seule Pernigo, à cette époque, avait été aussi prolifique au cours d’un match.

Une défaite en huitième de finale face aux champions en titre

Alors certes, la Turquie n’était pas la plus forte des équipes du moment, mais ce score a eu le mérite de redonner de l’espoir en leur sélection à un peuple italien fatigué des frustrations causées par les résultats calamiteux de sa sélection. Le match retour ne sera qu’une formalité, l’Italie s’imposera de nouveau par un but à zéro.

Ensuite lors des quarts de finale, Fabbri n’alignera pas Orlando, qui laissera sa place aux titulaires, aux Mazzola, Pascutti, Rivera et autres Menichelli. Elle rencontrera l’URSS, qui s’imposera deux buts à rien à l’aller lors d’un match âpre, les soviétiques utilisant tous les stratagèmes pour intimider les italiens. Les multiples fautes commises vont sortir de ses gonds Pascutti qui se fera expulser à la 23ème minute rendant la mission encore plus compliquée. Le match retour, qui finira sur un match nul, verra Mazzola rater un penalty.
C’est bien l’URSS, le champion d’Europe en titre qui ira au Final Four, accompagné de l’Espagne, qui vaincra l’édition, le Danemark et la Hongrie.

Pour Orlando, et bien… Et puis plus rien

D’Orlando en sélection, il ne restera que ce quadruplé. Alatafini et Sivori reviendront dans le groupe, et restreindront le champs des possibles, pour le joueur qui passera également par la Fiorentina, le Torino et le Napoli. Pour la postérité, il est l’un des joueurs, ayant évolué pour la Nazionale, à avoir le meilleur ratio but / présences, avec 4 buts en 5 matchs.

À lire ou à relire : DOSSIER – Les joueurs de la Nazionale qui ont marqué l’Euro

1. Euro 2000 – Toldo, le chef-d’œuvre contre les Pays-Bas

2. Euro 2016 – Pellè, l’illustre inconnu en Italie devenu protagoniste le temps d’un été

3. Euro 2008 – Gianluigi Buffon, le sauveur de la nation contre la Roumanie

4. Euro 2012 : l’apogée de Super Mario face à la Mannschaft

5. Euro 2012 : Cassano, le revenant

6. Euro 2012 – La masterclass d’Andrea Pirlo

7. Euro 1968 – Gigi Riva, le retour gagnant

8. Euro 2016 – Giaccherini, la cheville ouvrière de Conte

9. Euro 1996 – Zola, le maitre à jouer de Sacchi




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