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Entretien exclusif avec Olivier Dacourt "Un joueur qui a réussi à la Roma peut réussir partout" - Calciomio.fr

Entretien exclusif avec Olivier Dacourt “Un joueur qui a réussi à la Roma peut réussir partout”

15 mars 2014 à 15h30         Valentin Pauluzzi
Entretien exclusif avec Olivier Dacourt “Un joueur qui a réussi à la Roma peut réussir partout”

Entretien exclusif avec Olivier Dacourt “Un joueur qui a réussi à la Roma peut réussir partout”

Inter Milan Inter Milan | AS Roma AS Roma 

Olivier Dacourt connait bien la Serie A pour y avoir joué pendant six ans, d’abord à la Roma club auquel il reste très attaché puis à l’Inter où il rafle plusieurs titres, il a disputé en tout 175 matches de 2003 à 2009 avec ces deux clubs. L’ancien milieu de terrain nous raconte ses belles années en Italie.

Nous sommes en janvier 2003, Leeds a des problèmes financiers et vend ses meilleurs joueurs, toi y compris, comment se passe ton arrivée en Italie ?

En fait j’avais signé un prè-contrat avec la Juve six mois plus tôt mais la condition sine qua non pour que ça se fasse, c’était que Davids aille à la Roma. La Juve mettait 16 millions sur moi, il fallait que la Roma en mette 14 pour Egdar mais elle n’allait que jusqu’à 12. Du coup j’arrive six mois plus tard mais à la Roma, sous forme de prêt car je voulais d’abord voir comment c’était l’Italie avant de quitter définitivement le championnat anglais auquel j’étais attaché. Je m’en vais de Leeds où j’étais en désaccord avec l’entraîneur Venables et je signe à la Roma car je voulais surtout travailler avec Capello dont on disait que c’était le meilleur entraîneur du monde.

Le foot italien t’attirait plus jeune ?

C’est marrant parce que j’ai étudié l’italien à l’école ! Il y a eu aussi des joueurs qui m’ont marqué, comme Bruno Conti, Giannini que je trouvais très élégant et aussi Altobelli et Rummenigge à l’Inter. Bon puis il y a eu le grand Milan qui a fait rêver tout le monde.

Et l’impact avec l’Italie à ton arrivée ?

J’étais déjà venu en 1995 chez Pat’ Vieira quand il était au Milan. Je suis resté cinq jours chez lui et j’ai d’ailleurs vécu dans le même bâtiment dix ans après. J’avais également participé (et remporté) au championnat du monde militaires à Rome. Quand je suis arrivé à la Roma, je me souviens du nombre de journalistes à la visite médicale alors que j’étais en peignoir ! C’était impressionnant ! Les dirigeants avaient caché mon arrivée et j’avais dû prendre une porte de sortie.

Tes débuts sont plutôt compliqués, trois défaites pour commencer et une 8ème place en fin de saison.

Je revenais de blessure après deux mois et demi sans jouer mais Capello m’a aligné tout de suite et pourtant il y avait de la concurrence avec les Guardiola, Emerson, Tommasi, Tomic, Lima, etc… Mais Capello me fait confiance direct. Seulement la Roma était en période de décompression après le titre de 2001, ils l’ont fêté pendant un an et demi ! Bon on fait tout de même une finale de coupe perdue contre le Milan.

J’imagine que ça se passe bien avec Capello ?

Oui c’est lui qui m’a voulu en plus. On a eu un très bon rapport, c’est un entraineur très exigeant, il respectait tout le monde mais n’avait peur de personne. Le patron c’était lui. Quand il avait un truc à dire il le disait direct, c’est ce que j’attendais en fait. Je me souviens quand j’arrive, le premier match contre l’Atalanta, il met Batistuta sur le banc qui se plaint, sa réponse a été “si tu veux partir, la porte est grande ouverte” ! Et d’ailleurs il part à l’Inter.

La Roma te rachète l’été 2003 et d’une anonyme 8ème place, vous devenez super compétitifs et luttez pour le scudetto. Pourtant il n’y a pas eu de chamboulements dans l’effectif (Carew, Mancini et Chivu arrivent), comment expliques-tu ce revirement ?

Il y a eu une remise en question, des cadres sont partis comme Aldair, Fuser et des jeunes sont arrivés comme De Rossi, Cassano s’est un peu plus affirmé aussi, ils ont pris plus de responsabilités. On peut avoir des regrets parce qu’on avait fait six premiers mois extraordinaires et on a vraiment cru au scudetto. On finit champion d’hiver et les gens s’enflamment. A la reprise en janvier, on reçoit le Milan en match en retard et on perd 2-1. C’est notre première défaite et on est encore leader malgré tout avec 4 points d’avance sur les rossoneri. Mais il y a eu une contestation, 5.000 supporters ont débarqué à Trigoria, alors qu’on est encore premier ! Finalement on se classe deuxième derrière le Milan.

La saison suivante, tu croises rapidement Prandelli venu remplacer Capello dans un premier temps.

Oui il a dû s’en aller pour rester auprès de sa femme qui décède quelques mois plus tard. C’est vraiment un grand monsieur, super respectueux, un grand bonhomme, vraiment un plaisir. Avant d’être un grand entraineur, c’est un grand homme, pourtant je ne l’ai connu qu’un mois.

C’est la saison cauchemardesque avec cinq entraineurs et un maintien obtenu en toute fin de saison.

Quand Capello part à la Juve, c’est un vrai choc et ça s’est passé étrangement d’ailleurs. Après Prandelli, on a eu Sella pendant un match, puis Völler, un autre grand monsieur qui démissionne d’ailleurs le jour de mon anniversaire à Bologna. Puis Gigi Delneri et pour finir Bruno Conti. Moi j’étais blessé trois mois suite à un match en équipe de France avec une déchirure de 13 cm derrière la cuisse et je reviens sur la fin. Ça a été vraiment compliqué car on se réveille lors des trois dernières journées. On pense toujours que la relégation ne peut pas t’arriver mais on s’est vraiment fait peur. Bon malgré tout on fait encore une finale de Coupe d’Italie que l’on perd contre l’Inter, d’ailleurs j’en dispute cinq d’affilée et je les perd toutes…

Spalletti arrive en 2006 et remet la Roma sur de bons rails avec notamment la série record de 11 victoires consécutives, quel souvenir en gardes-tu ?

Ma situation personnelle était un peu bizarre, il me restait un an de contrat et j’aurais pu quitter la Roma dès l’été 2005 car j’avais des offres des gros clubs anglais mais le club demandait trop. Finalement je suis resté car j’étais bien là-bas, avec Spalletti ça se passe bien mais sans plus. Je garde de très bon souvenirs de ses séances d’entrainement mais le bonhomme, boh… En plus il y avait une politique bien précise vu que j’étais en fin de contrat, je ne voulais pas renouveler à la baisse, ils me l’ont fait payer un peu et du coup je ne joue pas trop. Ce n’est pas que le terrain qui a parlé cette saison-là, c’est pour ça que j’ai un goût amer et que le rapport avec Spalletti n’a pas été génial.

Tu ne restes “que” trois ans et demi à la Roma, suffisant cependant pour tomber fou amoureux du club !

Le mec qui réussit à Rome, il peut réussir partout. Les gens sont passionnés, ils n’ont que ça et vivent pour leur club, il y a une pression incroyable. Puis ils ont un côté solaire et sont toujours en train de chambrer, j’adorais ça. J’ai rien gagné à la Roma mais j’ai un super souvenir.

Tombes-tu aussi fou amoureux de Totti ?

Amoureux non, mais grand joueur, discret, introverti, un bon mec.

Tu t’engages ainsi gratuitement avec l’Inter, c’était un choix de rester en Italie ?

J’avais énormément de propositions et je choisis l’Inter parce que je voulais entrer dans l’histoire. A l’époque gagner un championnat avec la Juve ou le Milan, c’était normal mais l’Inter ne gagnait plus rien depuis 1989, je trouvais qu’aller là-bas c’était un grand challenge. Et Mancini me voulait également.

Entre-temps Calciopoli explose, tu as compris quelque chose à l’époque ?

Moi je m’étais accordé bien avant avec l’Inter mais on ne sait pas trop ce qui se passait. Calciopoli quoi qu’on qu’on en dise, la Juve était énorme, Cannavaro, Thuram, Emerson, Vieira, Trezeguet, Ibra, Del Piero, etc… Le titre a été gagné sur le terrain, ça ne remettait rien en cause.

Ta première saison à l’Inter était un peu particulière, pas de Juve, adversaires pénalisés, mais aussi inoubliable car vous écrasez toute la concurrence et battez tous les records.

Le fait d’avoir récupéré Vieira et Ibra a bien facilité les choses. Et puis suffisait de regarder l’attaque : Zlatan, Adriano, Cruz, Crespo, Recoba, Figo, Solari. Sur le papier c’était monstrueux. Les matches d’oppositions à l’entrainement étaient plus difficiles que ceux de Serie A. On aurait inscrit notre équipe B qu’elle aurait terminé seconde du championnat. N’oublions pas non plus que le Milan gagne la Champions League cette année-là et on les bat deux fois.

Quel est ton rôle là-bas ?

Je joue pratiquement tous les matches et je suis une des meilleures recrues. On fête le 15ème titre et tout le monde avait le chiffre sur ce maillot le jour du sacre. Ma famille qui était venue à San Siro ne comprenait pas, ils se demandaient pourquoi ils avaient tous mon maillot !

Tu arrives à l’Inter quelques jours après le Mondial 2006 et tu retrouves Materazzi, ça ne te pose pas de problèmes ?

Mais non ! Moi Marco je le connais bien, on s’est croisé à Everton quelques années plus tôt, on était jeune, on a connu la galère là-bas. Et puis nos aînés avaient le même âge, on était solidaire et toujours ensemble. Je suis toujours content de le voir d’ailleurs, faut juste accepter les bons et les mauvais côtés du personnage. Bon l’histoire avec Zizou, le coup de tête c’est de notre faute et l’Italie a mérité sa victoire. Mais c’est vrai que c’était compliqué en 2006 d’être français et de vivre en Italie !

Ironie du sort, tu passes tes années à l’Inter à disputer tous les titres avec la Roma, étrange non ?

Certes, mais ils m’ont pris deux coupes d’Italie ! Ils jouaient super bien avec Spalletti, d’ailleurs mon premier match avec l’Inter c’est la Supercoupe, le 4-3 avec le coup-franc de Figo. C’était particulier parce que j’aimais vraiment la Roma, mais c’était mon premier titre en Italie aussi.

Il parait que tu gardes un très bon souvenir de Mancini.

C’est vrai, déjà il avait souhaité ma venue, puis il m’a fait confiance. J’aimais bien le personnage même si je sais que ce n’est pas le cas de tout le monde. C’est quelqu’un qui traitait tous les joueurs de la même façon.

Moins bon de Mourinho en revanche…

L’entraineur est exceptionnel, mais humainement je reste sur ma faim puis c’est aussi une question d’affinités. Et quelques années plus tôt, on s’était engueulé lors d’un Roma-Chelsea donc c’était prévisible car il est rancunier. En fait il ne m’a pas laissé ma chance, je m’étais fait les croisés la saison précédente et je bossais comme un malade à l’entrainement pour le mettre en difficulté. Enfin, même des ballons d’or ont eu des problèmes avec lui, donc c’est pas moi qui n’allait pas en avoir.

Du coup tu joues peu et tu quittes l’Inter l’hiver 2009.

Je voulais encore me faire plaisir même si j’ai pensé à la retraite après m’être fait les croisés. J’aurais pu rester à l’Inter hein mais j’avais la proposition de Fulham. Puis quand ils ont fait le Triplete un an plus tard j’étais content pour la famille Moratti, depuis tout jeune Massimo a toujours entendu parler des exploits de son père, je trouvais que c’était un bel aboutissement. Il le méritait car il est vraiment passionné.

A l’Inter tu croises aussi Zlatan, tu t’attendais à ce qu’il devienne aussi fort ?

Oui c’était un phénomène, c’est comme le vin, plus il vieillit, plus il devient bon. Il m’a vraiment impressionné et il a cette arrogance qui fait sa force.

Cites-moi un autre coéquipier qui t’as marqué parmi ceux que tu as côtoyés en Italie.

Cassano était vraiment impressionnant à l’entrainement, je dis toujours que dans le génie il y a de la folie. Quel joueur ! Mais c’est du gâchis. Je l’ai connu, il était jeune et insouciant, mais il avait de l’or dans ses pieds.

Quel lien gardes-tu avec l’Italie aujourd’hui ?

J’aime le pays, la culture, les gens. J’aimerais y retourner plus souvent d’ailleurs. Je garde de très bons souvenirs, je peux te parler de Tommasi, un super mec, De Rossi aussi je l’aimais bien je l’ai pris un peu sous mon aile à l’époque. Il est très attaché à la Roma, je me souviens de ses larmes après un derby perdu. J’aimais bien aussi discuter avec son père Alberto qui entraine la Primavera. Je regardais souvent jouer les jeunes et je trouve qu’il y a vraiment du talent à Rome.

Aujourd’hui tu t’éclates en tant que consultant sur Eurosport et TF1

Mais oui, faut pas se prendre au sérieux ! Le football c’est la passion. Qu’on ait de l’argent ou pas, on vit cette émotion et ça nous réunit tous.

Quel rapport avais-tu justement avec les journalistes ?

Je les respectais tant qu’ils me respectaient. Bon plus jeune, je me sentais parfois pris pour cible ou alors à la Roma, lorsqu’Aquilani commençait à percer, la presse romaine tendait à le sponsoriser par rapport à moi l’étranger. Mais bon, ça fait partie du jeu.

Tu as également passé quelques diplômes pour rester dans le monde du foot.

Oui j’ai un Master de droit et d’économie du sport pour diriger un club et éventuellement occuper un poste de directeur général. Par exemple à l’Inter, c’était Ghelfi qui occupait ce rôle, c’est le mec au dessus du directeur sportif et financier et qui supervise tout. Après il faut le projet et les opportunités qui ne sont pas nombreuses car il y a peu de clubs qui offrent ça. Je ne ferme pas non plus la porte à un futur en tant qu’entraineur mais je dois passer les diplômes. J’aimerais vraiment un projet d’ensemble et mettre quelque chose en place, choisir les hommes pour s’en occuper. Je préfère plus le côté humain qui compte beaucoup pour moi parce que j’ai connu des entraineurs moins bons mais humainement ils étaient grands. Et j’ai plus de respect pour ces gens-là que l’entraineur exceptionnel mais qui est un connard et restera un connard ! Je dis toujours que plus grand héritage que je pourrai laisser à mes enfants, c’est l’éducation et le respect car c’est un passeport pour la vie.

Valentin Pauluzzi       Twitter @CalcioBilly

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