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Entretien exclusif avec Massimo Oddo : champion du Monde avec l'Italie et d'Europe avec le Milan - Calciomio.fr

Entretien exclusif avec Massimo Oddo : champion du Monde avec l’Italie et d’Europe avec le Milan

21 août 2014 à 11h35         Valentin Pauluzzi
Entretien exclusif avec Massimo Oddo : champion du Monde avec l’Italie et d’Europe avec le Milan

Entretien exclusif avec Massimo Oddo : champion du Monde avec l’Italie et d’Europe avec le Milan

Milan ACMilan AC | Lazio Rome Lazio Rome 

Massimo Oddo s’est confié dans une interview amarcord pour Calciomio. Champion du Monde avec l’Italie en 2006, il rafle tout avec le Milan l’année suivante dont la Champions League, cet ancien latéral droit a également évolué au Hellas, au Napoli, à la Lazio et au Bayen. Oddo est aujourd’hui entraineur de la Primavera de Pescara et raconte son parcours.

Ton père Francesco a longtemps été entraineur de football, c’est pour cette raison que tu es entré dans le monde du foot ?

Disons que j’ai toujours été entouré de personnes qui pratiquaient un sport et pas que le football, mon père est à la base professeur d’EPS, ma mère faisait de l’athlétisme, mes oncles aussi étaient de grands sportifs. Ensuite évidemment, mon papa était entraineur et comme tous les enfants, j’ai été poussé vers une passion et je suivais ma mère qui allait voir les matches de mon père, la passion est née de cette façon. J’ai commencé à jouer à l’age de 5 ans et je n’ai jamais arrêté. Mon rêve était d’évoluer au plus haut niveau, mais j’ai reçu une éducation qui me permettait de garder les pieds sur terre. Mes parents m’avaient bien averti que beaucoup d’enfants commencent à jouer, mais peu arrivent à percer. D’ailleurs, j’ai poursuivi mes études et même quand je jouais à un certain niveau, puisque j’ai obtenu une licence. C’était une alternative importante.

Tu allais au stade quand tu étais plus jeune ?

Oui je suivais mon père qui entrainait d’abord en amateurs puis après la Serie C et la B. J’allais voir aussi les matches de Pescara.

Avais-tu une idole dans ta jeunesse ?

Ça dépendait de l’age que j’avais, quand j’étais dans la Primavera du Milan, mes idoles étaient Baresi et Maldini, et quand j’allais voir les matches de Pescara c’était Pagano, Massara ou encore Sliskovic à la fin des années 80. Chaque enfant est lié à des souvenirs concrets, mais disons que je n’ai jamais eu une vraie idole footballistique.

Quand as-tu compris que footballeur allait être ta profession ?

J’ai débuté avec la Renato Curi (club de la ville de Città Sant’Angelo à côté de Pescara, ndlr) en Serie D avant d’aller au Milan à l’age de 16 ans, et même à ce moment-là, je ne pensais pas du tout devenir footballeur. Je savais que c’était un moment important mais pas une occasion définitive. Je me souviens qu’on était trois à quitter la Renato Curi, moi, Roberto D’Aversa et Alessandro Casciano et seuls les deux premiers ont fait carrière. C’était une chance difficile à exploiter, moi j’ai réussi mais je ne pensais pas encore que je deviendrais pro, ni lors des années suivantes où j’ai fait 3, 4 années de Serie C1. Le déclic a été à Monza en Serie B en 1998-99 où j’ai très bien joué, marqué beaucoup de buts et disputé la quasi totalité des rencontres. L’année suivante je suis allé au Napoli, et là je me suis vraiment senti joueur de foot surtout grâce à l’environnement spécial du club, on a gagné le championnat et j’ai été élu meilleur jeune de la Serie B.

Que retiens-tu de ton tout premier match chez les pros ?

C’était contre Brescia en coupe d’Italie avec Fiorenzuola en aout 1995, équipe de Serie C1 où je venais d’arriver en provenance de la Primavera du Milan. J’étais remplaçant, on perdait 1-0 et je suis entré en seconde mi-temps. J’ai super bien joué, j’étais très motivé, on a finalement gagné 2-1 aux prolongations et j’ai délivré plusieurs balles de buts. Je m’en souviens très bien parce que j’ai assuré, le cas contraire, j’aurais surement moins de souvenirs !

“J’ai mieux joué à la Lazio mais j’ai gagné plus au Milan”

Avec le recul, comment décrirais-tu le joueur qu’était Massimo Oddo ?

Alors sur le plan mental, j’étais humble de l’extérieur mais présomptueux à l’intérieur. Je ne me sentais inférieur à personne et j’étais conscient de mes qualités, mais je gardais ça pour moi. En revanche, j’étais un peu susceptible, au début de la carrière je tendais à rejeter la faute sur les autres si je ne jouais pas. Mais ça c’est un défaut de jeunesse et quand tu deviens entraineur, tu t’en aperçois encore plus. Techniquement, j’ai basé ma carrière sur la force physique car j’avais certaines qualités et la capacité de faire des va-et-vient sans cesse sur mon flanc, j’avais une très bonne technique pour tirer et centrer mais moins pour dribbler. Si j’accompagnais très bien les phases offensives, j’avais en revanche des limites défensives même si je me suis amélioré avec le temps.

Quel est pour toi le sommet de ta carrière ?

Si on parle de gloire évidemment au Milan où j’ai tout gagné en une année, Champions League, Supercoupe d’Europe et Mondial des clubs. Si on parle de prestation, état de forme, capacité d’être décisif, mes années les plus importantes sont celles à la Lazio. En résumé, j’ai mieux joué à la Lazio mais j’ai gagné plus au Milan.

A l’inverse, le moment le plus difficile ?

Il y a eu les premières années en Serie C1 car je jouais peu, 10, 15 matches, je pensais à autre chose plus qu’au football, j’avais un peu perdu l’espoir de devenir un joueur important et je pensais presque à arrêter. Il y a eu également le passage de l’ère Cragnotti à l’ère Lotito à la Lazio en 2004. On est passé d’une des équipes les plus glorieuses au monde avec énormément de grands joueurs à une équipe qui luttait pour ne pas descendre, même si on s’est bien repris après. Enfin, les dernières années de ma carrière, lorsque tu deviens un deuxième ou troisième choix et que tu te sens moins déterminant.

As-tu un regret particulier dans ta carrière ?

Surement la non-convocation à l’Euro 2008. Je n’étais pas un cadre de la Nazionale même si j’étais souvent convoqué, car devant moi j’avais des joueurs comme Panucci ou Zambrotta. Quand Donadoni arrive en 2006, je suis titulaire pour la première fois, c’était moi et Grosso ou Zambrotta sur les côtés en défense. J’ai été un des joueurs les plus utilisés durant les qualifs de l’Euro et ai marqué un but important contre l’Ukraine. En mars 2008, je m’opère au ménisque et je reviens quelques semaines avant les convocations. Mais pour faire place à Cassano, Donadoni devait sacrifier un défenseur et disons qu’il a opéré le choix le plus simple. C’est vrai que je n’étais pas au top physiquement, mais j’ai été surtout surpris de ne même pas être dans la pré-liste des 30.

Si tu devais nous parler d’un coéquipier en particulier dans ta carrière, lequel serait-il ?

On apprend toujours quelque chose de ses coéquipiers, en bien ou en mal. Après bon j’ai côtoyé Ronaldo, Ibrahimovic, Seedorf, Stam, Maldini, Nesta…j’avais évidemment beaucoup à apprendre de ces champions. En revanche, je n’ai pas énormément d’amis footballeurs, mais j’ai un excellent rapport avec Ambrosini sur lequel on se rejoint beaucoup d’un point de vue mental.

Y-a-t-il un adversaire que tu as craint plus qu’un autre ?

Alors il y a eu Ronaldo à l’Inter quand moi j’évoluais au Hellas même si ce n’était pas mon vis-à-vis direct, mais j’ai joué avec lui quelques années plus tard et je peux te dire qu’à 20 % de ses capacités, il faisait des choses exceptionnelles. Je me souviens également d’avoir eu d’énormes difficultés face à Iniesta, aussi parce qu’on a des caractéristiques différentes, lui est un petit rapide et moi tout le contraire !

“J’étais proche du Barca par deux fois”

Peux-tu nous parler d’un coéquipier qui selon toi aurait pu faire une meilleure carrière

Il y en a énormément, je ne vais pas te citer un joueur mais juste te dire qu’en Lega Pro, en Serie D, il y a un tas d’excellents joueurs qui n’ont rien à envier techniquement à ceux de la Serie A mais qui pêchent au niveau du mental. Si tu as la bonne mentalité, tu peux atteindre tous les objectifs malgré tes limites techniques, et ce grâce au sérieux, à l’engagement et à l’application.

Cites nous un entraîneur ou un dirigeant dont tu te souviens volontiers.

Au niveau de la gestion du groupe, des moments difficiles, Ancelotti est le classique entraineur de grandes équipes. Il traite tout le monde la même façon, il sait rire et plaisanter et utilise très bien le bâton et la carotte. Celui qui m’a donné le plus d’enseignements est Delio Rossi à la Lazio, qui a été disons mon préféré.

Quel est le concurrent que tu as le plus craint à ton poste ?

Tout le monde parce que c’est lié au discours précédent, je n’avais peur de personne mais je savais que si je ne donnais pas le max, quiconque aurait pu jouer à ma place. Quand je suis arrivé à la Lazio en 2002, la concurrence était impressionnante, au poste d’arrière droit pouvaient jouer Pancaro, Negro et aussi Stam et malgré tout j’ai réussi à m’imposer. Au Milan, c’était plus simple, il y avait Cafu qui avait 37 ans et je savais que le club avait d’énormes exigences à ce poste.

Révèle-nous un transfert qui ne s’est pas conclu.

J’aurais pu aller au Barca à deux occasions, d’abord quand j’étais à la Lazio puis au Milan en 2007 ou 2008. Les blaugrana cherchaient un arrière-droit, ils ont pris Dani Alvès de Séville mais moi j’étais le second choix. Ça aurait été pas mal du tout d’y aller même si j’étais très bien au Milan hein !

Parlons un peu de ta fin de carrière, quand as-tu compris qu’il était temps de raccrocher ?

L’été 2011, j’avais encore un an de contrat au Milan et plutôt que de rester sans jouer, je suis allé en prêt à Lecce qui était entrainé par Di Francesco et son staff, mes amis de Pescara. A deux, trois mois de la fin du championnat, j’avais déjà décidé d’arrêter. Pourtant j’étais très enthousiaste au début et j’ai joué pratiquement tous les matches, mais après des années passées dans des grands clubs, c’est difficile de se redimensionner dans une petite équipe, c’est une question de mental, ce n’est pas du snobisme.

Aujourd’hui, y-a-t-il un joueur qui te ressemble ?

Maicon et moi avons le même style, il est plus technique moi, mais on a les mêmes caractéristiques, gros physique, très porté vers l’attaque et quelques difficultés défensives.

Et qui est donc Massimo Oddo aujourd’hui ?

Je suis une personne qui a changé de métier et j’essaye de voir si ce nouveau travail me plait et jusqu’à maintenant oui. J’ai débuté l’an passé malgré quelques perplexités, mais je me suis amusé. J’ai eu la chance cet été de passer des U15 du Genoa à la Primavera du Pescara, et pour cela, je remercie le club et le président Sebastiani. J’ai choisi aussi mes Abruzzes natales pour l’aspect logistique, ici j’ai ma maison, mes parents, mes enfants qui vivent à Milan peuvent venir tranquillement dans un environnement qu’ils connaissent. Ce travail m’intrigue, mais je ne sais pas encore si je serai entraineur chez les pros, il faut du temps, de la patience, de l’expérience et ne pas être pressé. On verra si je serai à la hauteur.

Valentin Pauluzzi       Twitter @CalcioBilly

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