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Entretien exclusif avec Enrico Chiesa : ancienne gloire de Parma, de la Fiorentina et de la Nazionale

26 avril 2014 à 12h21         Valentin Pauluzzi
Entretien exclusif avec Enrico Chiesa : ancienne gloire de Parma, de la Fiorentina et de la Nazionale

Entretien exclusif avec Enrico Chiesa : ancienne gloire de Parma, de la Fiorentina et de la Nazionale

Sampdoria Genes Sampdoria 

Enrico Chiesa s’est confié dans une interview amarcord pour Calciomio. Souvenez-vous de cet excellent attaquant qui a sévi pendant près de 15 ans en Serie A en inscrivant 138 buts avec les maillots de la Sampodria, la Cremonese, Parma, la Fiorentina, la Lazio et Siena. International italien, il a participé à l’Euro 96 et au Mondial 98. Bref, la belle époque ! Chiesa est aujourd’hui entraineur de la Primavera de la Sampdoria et raconte son parcours.

De quelle manière es-tu entré dans le monde du football ?

C’est à partir de l’âge de 12 ans que j’ai commencé à vraiment jouer au foot. Jusqu’alors, je jouais avec mes amis dans la rue ou sur les terrains du quartier de Gênes où j’habitais. Ensuite j’ai été faire un essai dans l’équipe de Pontedecimo, un club de l’arrière-pays ligure. J’y reste trois ans et je fais une année de Serie D avec les pros, je jouais avec des coéquipiers qui étaient déjà pères de famille. Moi j’étais le petit jeune talentueux. Par ailleurs cette région n’a pas non plus fourni énormément de grands joueurs, donc quand il y en avait un, c’était déjà un événement. Surtout à Mignane d’où je venais moi. Enfin, après trois ans à Pontedecimo, la Sampdoria m’a recruté.

As-tu baigné dans une famille qui aimait le foot ?

Non non du tout, j’ai grandi dans une famille très nombreuse, mes parents, moi et mes cinq frères et sœurs. Le football plaisait à mon papa mais rien de plus.

Tu allais au stade quand tu étais plus jeune ?

Non non, il y avait d’autres priorités liées à des situations plus complexes. Mais une fois que j’étais à la Sampdoria, oui j’y allais volontiers.

Avais-tu un idole dans ta jeunesse ?

Les Vialli, Mancini, Cerezo de la Sampdoria étaient des joueurs que j’admirais, et en plus j’ai joué avec eux plus tard, donc c’était une énorme satisfaction pour moi.

Quand as-tu compris que footballeur allait être ta profession ?

J’ai vraiment compris après 4, 5 années de Serie A, jusqu’alors ce n’était qu’une passion. Par exemple, je n’aurais jamais pensé arriver jusqu’en Équipe d’Italie. Je savais que j’avais des qualités, mais il faut être conscient de devoir démontrer sa valeur chaque année et chercher constamment à s’améliorer.

Que retiens-tu de ton tout premier match chez les pros, ce Roma-Sampdoria du 16 avril 1989.

De très beaux souvenirs, j’étais tout jeune car je n’avais que 18 ans. Je ne savais pas que j’allais jouer d’ailleurs, j’avais déjà fait plusieurs apparitions sur la feuille de match en championnat et en Coupe des Coupes et jespérais que Boskov me donnerait ma chance à un moment ou à un autre. J’entre en jeu à huit minutes de la fin en remplacement de Pradella. D’ailleurs c’était encore le vieil Olimpico, une grande émotion.

“J’ai vu Gigi Buffon grandir”

Avec le recul, comment décrirais-tu le joueur qu’était Enrico Chiesa ?

Mon défaut est que je n’avais pas une très grande envie de m’entrainer. J’ai compris l’importance après ma première grosse blessure, lorsque j’étais un peu plus vieux. C’est fondamental pour un footballeur parce que tu peux anticiper beaucoup de situations que tu vis ensuite en match. Mais j’étais comme ça, un joueur fantaisiste avant tout. Mes qualités principales étaient de frapper facilement au but et d’être très rapide. Deux choses importantes pour un attaquant, encore plus aujourd’hui.

Quel est pour toi le sommet de ta carrière ?

Les années à Parma et à la Fiorentina, vers mes 29/30 ans, c’est l’âge de la maturité footballistique. Après 6 ou 7 années de Serie A, et j’avais déjà disputé l’Euro 96 et la Coupe du Monde 98 avec la Squadra Azzurra. A 30 ans, tu es dans la force de l’âge et tu sens que rien ne peut t’arriver.

A l’inverse, le moment le plus difficile ?

La blessure au genou à la Fiorentina à 31 ans au début de la saison 2001-2002 et après avoir inscrit 5 buts lors des 5 premières journées. A partir de là la situation a un peu changé. C’était une grave blessure au tendon rotulien. J’ai mis beaucoup de temps à m’en remettre, même si je continue à jouer neuf années ensuite.

As-tu un regret particulier dans ta carrière ?

Beaucoup me disent qu’on ne m’a jamais vu à l’Inter, au Milan ou à la Juve et pourtant j’en ai été toujours très proche. Je dirais aussi peut-être ne pas avoir gagné le scudetto voir quelque chose avec la Nazionale. Mais quand on me dit que j’aurais pu faire plus, je réponds toujours “et si j’avais fait moins ?”

Si tu devais nous parler d’un coéquipier en particulier dans ta carrière, lequel serait-il ?

Je dirais Gigi Buffon que j’ai connu à Parma, je l’ai vu grandir et le voir encore numéro un à son poste aujourd’hui après toutes ces années me donne énormément de satisfaction. C’est une personne qui a une très grande sensibilité, c’est impressionnant. On n’a pas beaucoup de contact, on s’est vu à Parma pour retirer un prix et au téléphone il y a quelques mois. Mais quand on s’appelle, c’est comme-ci on s’était vu il y a quelques jours. Son seul défaut est d’être un sympathisant du Genoa ! Mais bon je lui pardonne ! Et puis depuis Zoff, c’est le plus grand gardien de ces 30 dernières années.

Y-a-t-il un adversaire que tu as craint plus qu’un autre ?

Montero et Samuel ! Les deux défenseurs les plus durs sur l’homme. Et heureusement qu’à l’époque il n’y avait pas toutes les caméras d’aujourd’hui. C’était vraiment dur pour un attaquant il y a 15 ans, oui il y avait la télé mais on te filmait quand tu étais déjà au sol, ouvert en deux. Un autre qui m’a marqué c’est Pasquale Bruno, j’étais jeune en plus, j’avais 22, 24 ans et il était pas mal du tout dans son genre.

“J’ai été très proche de l’Inter, du Milan et de la Juventus

Peux-tu nous parler d’un coéquipier qui selon toi aurait pu faire une meilleure carrière

Oula, il y en a eu énormément ! Le premier qui me vient à l’esprit est le slovène Matjaž Florijančič avec qui j’ai joué à la Cremonese en 1994-95. Il avait un potentiel technique et physique extraordinaire. Mais comme on dit dans le jargon, c’est le joueur du jeudi, des matches d’entrainement et quand il arrivait le dimanche, plus rien ! Tandis que moi, c’était plutôt le contraire.

Cites-nous un entraîneur ou un dirigeant dont tu te souviens volontiers.

Le président Paolo De Luca de Siena, une figure importante pour le club, les joueurs et la pérennité en Serie A. Je me souviens de sa façon de nous motiver, il nous disait toujours d’avoir l’œil du tigre ! Notre scudetto était le maintien et j’ai d’excellents souvenirs de mes années à Siena. De Luca n’était pas forcément le président le plus connu, mais si je devais en citer un, ce serait lui; et son décès en 2007 a laissé orphelin beaucoup de personnes.

Quel est le concurrent que tu as le plus craint à ton poste ?

Quand j’étais en forme, il n’y avait aucune concurrence. Peut-être lors de mon arrivée à Parma, il y avait Crespo et Zola lors de la première année d’Ancelotti. D’ailleurs Zola a été ensuite vendu à Chelsea, il a appris l’anglais, a joué 10 autres années, y entraine, finalement ce transfert lui a porté chance !  Quand je jouais en Nazionale, il y avait Beppe Signori à mon poste comme concurrent sérieux.

Révèle-nous un transfert qui ne s’est pas conclu.

Comme je t’ai déjà dit, j’ai été tout proche des trois grands clubs du Nord. En 1998 j’étais tout près du Milan, trois ans plus tard à la Juve idem, c’était presque fait mais il y a eu le retour de Lippi et ça a capoté. Et à l’Inter, c’était en 1999 après Parma, mais je suis finalement allé à la Fiorentina.

Parlons un peu de ta fin de carrière, quand as-tu compris qu’il était temps de raccrocher ?

Après cinq saisons à Siena où on a toujours joué le maintien et ce n’était pas simple. Chaque année c’était une souffrance de se sauver mais, c’était aussi une énorme satisfaction. La dernière année, j’ai peu joué et là j’ai dit basta. J’ai fait deux années à Figline en Lega Pro car c’était également en Toscane, j’y ai même gagné un championnat et après terminé.

Aujourd’hui, y-a-t-il un joueur qui te ressemble ?

Il y a quelques années je me revoyais un peu en Pato, notamment pour sa rapidité, ses dribbles, sa capacité à prendre les espaces.

Et qui est donc Enrico Chiesa aujourd’hui ?

Je suis un entraineur du centre de formation de la Sampdoria et je m’y sens très bien. J’ai appris beaucoup de choses en deux ans avec des collaborateurs qui m’apprécient et que j’apprécie. Le plus beau c’est que je reviens à la maison 25 ans après mes débuts en Serie A et je retrouve les mêmes personnes. Ce qui est certain, c’est que c’est plus simple d’être joueur qu’entraîneur. Le joueur travaille trois heures dans une journée, et le reste du temps il est tranquille. En revanche, l’entraîneur a une responsabilité deux fois voire trois fois plus importante, surtout avec les jeunes qui essaient d’entrer dans le foot pro avec les problématiques que j’ai connues moi aussi. C’est pour ça que j’essaie de leur transmettre cet aspect. Le choix d’entrainer a été naturel car j’aime être sur le terrain, j’ai d’ailleurs passé tout mes diplômes en un an. Quand je vois mes dirigeants, je me dis que c’est encore plus compliqué car nous les entraineurs on peut se défouler sur le terrain, mais eux ? En engueulant leur femme à la maison ?! C’est vraiment pas simple. Bref, entrainer me plait énormément, le faire à la Sampdoria avec mes collaborateurs qui sont mes amis, encore plus.

Valentin Pauluzzi       Twitter @CalcioBilly

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