A 19 ans, Jonathan Bijimine a décidé de tenter l’aventure à l’étranger, le milieu de terrain franco-congolais s’est ainsi engagé avec Perugia qui évolue en 1^ Division de Lega Pro, soit le troisième niveau national italien, il nous raconte son parcours.

Parle nous de ta formation en France

Je suis né à Amiens mais je suis vite parti à Goussainville en région parisienne où j’ai joué un an, l’année d’après je suis allé au PSG où j’ai fait quatre ans en tout et après j’ai tenté Clairefontaine, contre l’accord du PSG d’ailleurs, je suis arrivé jusqu’au 4ème tour des sélections. Ensuite j’ai fais Sannois Saint Gratien où ça se passait bien avant une sale blessure, puis j’ai enchainé sur une bonne saison en 14 ans fédéraux. J’ai fait des essais dans quelques clubs, je suis passé par Valenciennes, même l’équipe de France U16 en affrontant la Belgique et la Suisse. Je débarque à Sedan l’été passé, je devais jouer en U17, mais j’ai de suite été intégré dans le groupe CFA puis dans le groupe pro.

Comment se passe ton année dans les Ardennes ?

C’était compliqué, l’équipe jouait le maintien, j’ai commencé à jouer dans une période où elle perdait beaucoup de matches. Je débute contre Arles-Avginon et on l’emporte, mais c’était difficile, dans le vestiaire, ça n’allait pas, certains joueurs voulaient partir, le moral était bas. Cela dit, c’était une bonne expérience, ça m’a appris à comment me comporter dans la difficulté.

Tu vis comment la faillite du club de Sedan, c’est compliqué non ?

Bah oui, moi je pensais rester, j’avais mon premier contrat pro là-bas, on savait pas trop comment ça allait se passer, c’est pas simple à vivre franchement.

Tu te retrouves donc libre cet été

J’ai fini la saison avec la finale de Gambardella (perdue 1-0 contre Bordeaux, ndlr) puis le tournoi de Toulon avec la sélection congolaise. Ensuite, j’ai eu des contacts avec Montpellier, en fait, Michel Rouquette était directeur sportif de Sedan mais aussi recruteur là-bas, ils m’ont fait une proposition, mais dans ma tête j’étais déjà projeté en Italie, il y avait également d’autres clubs en Ligue 1 et Ligue 2 qui me suivaient, mais rien de concret.

Comment ça se conclut avec Perugia ?

Pour être précis, je suis en copropriété entre Parma et Perugia. Concernant la décision, mes parents m’ont laissé choisir, mon père qui suit beaucoup le football m’a dit de ne pas m’inquiéter, de bien jouer, de faire ce que j’ai à faire et de progresser. De toute façon, ma famille a l’habitude que je sois loin d’eux.

Que connaissais-tu de Perugia avant d’y signer ?

Et bien pas grand chose, je me suis renseigné quand même avant de venir, et je sais qu’ils ont fait une saison en Serie A sans perdre le moindre match (précisément en 1978-79, deuxième derrière le Milan, ndlr), et c’est un club qui a quand même une histoire.

Comment se passe ton intégration ?

Au début c’était difficile, mais heureusement il y a un joueur qui parle français, c’est Yves-Benoit Bationo qui est ivoirien et qui faisait le traducteur. Le staff m’aide beaucoup pour que je comprenne les exercices, ils m’ont mis un prof aussi, on a des cours de trente minutes, une heure et après je bosse sur mon bouquin. En ce moment, j’ai un pote qui loge avec moi, et puis on va souvent au resto avec les joueurs tous ensemble.

Tu as noté une différence entre le foot italien et français ?

Ah oui, une grosse différence, en Italie c’est plus physique, tu coures plus, déjà en France c’est costaud mais ici la préparation physique c’est un niveau encore plus élevé.

Quel est ta place au sein de l’effectif ?

Au début quand je suis arrivé, le coach Cristiano Lucarelli me faisait confiance pendant la préparation, il a été remplacé par Camplone qui préfère tout simplement faire jouer les joueurs plus âgés et expérimentés (le club est actuellement premier et grand favori pour la promotion directe, ndlr). Je suis en concurrence avec un numéro 6 brésilien, Felipe, qui est un cadre de l’équipe. Pendant ce temps-là, je travaille, je lâche pas et ça va finir par payer.

Justement quel est ton style de jeu ?

Je suis plus un joueur à la Yaya Touré, à la Diaby, dans ce profil là.

Tu as également une belle carrière internationale qui débute

La république démocratique du Congo m’a appelé pour disputer le Tournoi de Toulon et m’a dit que si je continuais comme ça, je pourrais évoluer avec l’équipe A. Étant donné que j’ai la double nationalité, je suis aussi toujours ouvert à l’Équipe de France.

Qu’est ce qui t’as marqué en Italie durant tes six premiers mois ?

C’est vraiment différent de la France, une autre mentalité, les gens se lâchent plus.

On finit par une petite devinette, quel est le point commun entre Sedan et Perugia…

…mmmm…deux clubs historiques ?

Et non, c’était le sanglier, animal qui peuple les Ardennes et l’Ombrie, d’ailleurs on te conseille les gnocchi al ragù di cinghiale !