Les enseignements d’Italie-Suède

Par Jérémie Panizzoli publié le 15 Nov 2017
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Suite au revers concédé en Suède (0-1), la Nazionale devait se racheter de sa prestation insipide ce lundi à San Siro. Dans un stade plein à craquer où les tifosi étaient survoltés, la donne était simple : renverser une situation mal embarquée. Peu importe le schéma ou les joueurs alignés sur la pelouse, le seul objectif était la qualification pour le Mondial 2018 en Russie. Si les Italiens pourront encore se refaire le fil de la double confrontation durant de longs mois, la réalité est bien plus dure que le simple score de ce barrage ne laisse transparaître. L’Italie a laissé passer sa chance vendredi soir en livrant un non-match.

Un système tactique inoffensif

De nouveau positionnés en 3-5-2 pour ce match retour, les joueurs de Ventura ont peiné avant de véritablement prendre la mesure de leurs adversaires du soir. Si les vingt premières minutes étaient assez équilibrées, lentement la Nazionale a repris les commandes de la rencontre pour forcer la décision. Si certaines occasions nettes ont bien eu lieu avec notamment Immobile ou Florenzi, le sentiment général était poussif. Malgré une bonne volonté évidente, le jeu sur les cotés n’a jamais été déstabilisant pour la Suède. Darmian semblait perdu sur le terrain tandis que Candreva s’est démené, mais manquait de précision. Et offensivement Immobile et Gabbiadini ont manqué de justesse technique. Difficile avec un tel constat de pouvoir déstabiliser une Suède recroquevillée sur son but.

Un coaching incroyable

Si la Nazionale est éliminée ce matin, le sélectionneur Gianpiero Ventura a une énorme part de responsabilité. Outre des choix improbables durant la phase éliminatoire (4-2-4 face à l’Espagne notamment), il a semblé complètement perdu et tétanisé par l’enjeu. Insigne n’est pas rentré, El Shaarawy n’arrive qu’en fin de match, l’intérêt de titulariser Gabbiadini ou même la pertinence de rester dans un 3-5-2. La scène surréaliste sur le banc avec De Rossi dénote également la tension qui pouvait régner dans le groupe italien. Faisant suite à une demande du sélectionneur de se préparer à rentrer, le Romain aurait déclaré « Mais pourquoi tu veux me faire rentrer ? On doit gagner pas faire match nul. Fais le rentrer lui (en désignant Insigne). » Ambiance…

La fin d’une époque

Outre la terrible désillusion vécue par tout un peuple à la suite de cette élimination, ce qui fait vraiment mal à l’Italie du Football est bel et bien l’annonce de la retraite officielle de Gigi Buffon. Abattu par cette contre performance, il n’a pu retenir ses larmes au moment de tenter d’expliquer les raisons de ce fiasco. Pas de 6ème Coupe du Monde pour lui et un immense goût d’inachevé. Si cela ne changera rien à son immense carrière, la perspective de ne plus le voir porter le maillot de la Nazionale est déjà vécue comme un traumatisme. Rejoint par Barzagli et De Rossi qui ont annoncé également leurs retraites internationales, la Nazionale va se préparer des lendemains difficiles, loin des icônes glorieuses du passé récent.

Et maintenant ?

Buffon, De Rossi, Barzagli et peut-être aussi Chiellini en moins d’un coté. Un sélectionneur et un président sur la sellette de l’autre, il n’y a pas de doute à avoir, la Nazionale va entamer une reconstruction comme elle n’en a jamais vécu. La première priorité va être de trouver un sélectionneur compétent et capable de pouvoir mener une transformation en profondeur. Si logiquement Luigi Di Biagio actuel sélectionneur des U21 devrait assurer l’intérim, il ne semble pas en mesure de mener cette révolution de front. Avec une nouvelle génération talentueuse mais qui n’a pas confirmé pour la plupart (demi-finale des U21 à l’Euro cet été et finale des U19 à l’Euro il y a un an et demi), des joueurs encore capables d’apporter de la qualité au groupe et de l’expérience comme Bonucci, Florenzi ou Verratti, des lendemains heureux peuvent être envisageables. Reste un constat, l’Italie n’a plus de top-player. Malgré un traumatisme aussi fort qu’une élimination pour le Mondial, la Nazionale est cependant encore debout car elle est une nation historique du football. Mais la tache reste immense…




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Jérémie Panizzoli

Rédacteur référent pôle events & live



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