D’ou vient la déception Inter ?

Par Pierrick Dujardin publié le 14 Avr 2017
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Après une 1ère mi-temps désastreuse et une seconde sans réussite, le résultat est inquiétant pour les Nerazzurri : Crotone (18ème de Serie A) s’impose 2-1 face à l’Inter. Incroyable mais significatif, ce résultat pourrait symboliser la saison 2016-2017 d’une équipe milanaise talentueuse mais décevante. S’éloignant encore un peu plus d’une prochaine compétition européenne, les joueurs de Stefano Pioli ne parviennent pas à imposer leur rang au sein d’un championnat où des clubs tels que l’AC Milan ou la Lazio s’investissent sans relâche pour les quelques miettes laissées par l’imprenable trio de tête Juventus-Napoli-AS Roma. Depuis 2010, les tifosi interistes supportent avec amertume les saisons parfois honnêtes mais toujours en décalage avec la réputation du club aux 18 scudetti. Si le prochain derby milanais s’annonce particulièrement intense, l’Inter devra régler certaines carences…mais quelles sont-elles ?

Une attaque dépendante de son capitaine

Avec 57 buts marqués en championnat, l’Inter possède la 5ème meilleure attaque de Serie A. Cette statistique à première vue rassurante cache néanmoins certaines réalités: tout d’abord, ce chiffre ne révèle pas l’importance cruciale de Mauro Icardi à la pointe d’une attaque qui peine à décoller sans lui. Auteur de 20 buts et 8 passes décisives, il est responsable de 28 des 57 buts de l’Inter en championnat ! Si le numéro 9 est indispensable au jeu de son équipe, ses mauvaises prestations ont mis en évidence les failles d’une attaque fébrile ; tellement fébrile que des joueurs pourtant expérimentés tels que Candreva semblent assumer leur manque de convictions par des centres stériles et à répétition…De plus, ce nombre de 57 buts ne met pas en lumière les 12 buts marqués lors des cartons pleins face à Cagliari (5-1) et à l’Atalanta ( 7-1) au mois de mars. Si ces résultats sont impressionnants, ils occultent les faibles prestations offensives d’une Inter qui ne comptait que 41 buts au compteur début mars. Avec une triste réputation de deuxième au classement des nombres de tirs non cadrés (223), l’attaque de l’Inter est problématique…

L’impact de l’argentin, indispensable depuis son arrivée en 2013

Une défense correcte mais fébrile

Si d’un côté l’attaque présente quelques lacunes, la défense de l’Inter n’est pas exempte de tous reproches. Actuellement 7ème défense du Calcio, le rempart nerazzurro peut se montrer laxiste et ce malgré un nombre de buts encaissé correct (35 buts). Avec une moyenne de 1,13 buts pris par match, les récentes prestations de l’Inter, ternies par deux pénaltys concédés lors des deux derniers matchs, ont révélé les difficultés d’une défense solide mais qui se laisse trop souvent avoir, qui ne parvient pas à jouer collectivement et qui ne tient que par la rigueurs de ses cadres. Avec 7 matchs sans prendre de buts sur les 20 dernières journées, l’incapacité des nerazzurri à garder leur cage inviolée pourrait être fatale ; et ce même si le club milanais rivalise avec des clubs comme le Napoli en terme de buts encaissés. Pourtant, la défense est-elle la seule responsable des carences défensives ? Les milieux de terrain ne peuvent être épargnés par les critiques…Véritable casse-tête, le milieu de terrain interiste est beaucoup trop perméable et ne parvient pas à rassurer une défense dotée de joueurs réputés mais capable de grosses absences comme en atteste le pénalty concédé par Medel face à Crotone.

Le penalty de Falcinelli, le 4ème encaissé par l’Inter cette saison

Une équipe sans âme

Cohésion ! Ce mot constitue le point noir d’une Inter qui en manque cruellement. 11ème entraineur sur le banc nerazurro depuis 2010, Pioli ne parvient pas, de même que ses prédécesseurs, à façonner un collectif uni à l’image d’un Brozovic dont la prestation ridicule face à la Sampdoria sonne comme le ras-le-bol d’un joueur qui ne se sent plus impliqué dans le projet. Pourtant, il n’est pas le seul concerné: en effet, le Suning compte entamer une véritable révolution lors du mercato estival ; cette dernière remettra en cause l’avenir de nombreux joueurs hormis 8 qui seront conservés ! Une situation extra sportive marquée par l’agacement de certains joueurs comme Gabigol ou Murillo et qui n’arrange en rien le jeu de l’équipe. Si la formation du club en 4-2-3-1 apporte une certaine stabilité, le fond de jeu reste souvent poussif et collectivement limité, et ce malgré les incessantes arrivées de joueurs réputés. La défaite de ce week-end face au promu confirme le paradoxe d’une équipe qui malgré les sommes versées n’arrive toujours pas à atteindre une certaine harmonie…

« Mercenaire »…un terme récurrent chez les tifosi interistes

Par conséquent, ces carences aussi bien sportives qu’extra sportives pourraient coûter cher à quelques jours du derby tant attendu face au rival rouge et noir. Si l’Inter à de fortes chances de ne pas participer à la prochaine Champions League, il n’empêche que le club peut rivaliser avec son voisin milanais voir grappiller une place en vue de la prochaine Europa League. Mauro Icardi et ses partenaires auront ce samedi l’occasion de réaffirmer leur potentiel et la supériorité du drapeau bleu et noir sur le football milanais.




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