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Dossier Calciopoli-bis : ce qu’on reproche à la Fiorentina

2 juillet 2013 à 12h00         Valentin Pauluzzi
Dossier Calciopoli-bis : ce qu’on reproche à la Fiorentina

Dossier Calciopoli-bis : ce qu’on reproche à la Fiorentina

Fiorentina Fiorentina 

Attaquons nous maintenant à la Fiorentina qui est elle aussi citée dans cette affaire Calciopoli, mais dont la principale écoute qui l’incrimine pose problème, aurait-elle été volontairement manipulée ?

Les frères A. & D. Della Valle, ainsi que l’administrateur délégué Mencucci, furent accusés de fraude sportive (Art 6 du code de justice sportive) au procès FIGC de 2006 et suspendus (respectivement) durant 13 et 8 mois, alors que la Fiorentina écopait de 30 points de pénalité au titre du championnat 2005-2006 et de 15 points au titre du championnat 2006-2007, cette dernière pénalité la privant d’une qualification à la Champions League mais lui permettant au moins d’échapper à la relégation en B. Les Della Valle, Mencucci et la Fiorentina (pour responsabilité civile) furent traduits devant le tribunal pénal de Naples, et condamnés chacun, en première instance, à 15 mois de détention avec sursis et à une amende, pour fraude sportive. La responsabilité civile du club fut reconnue par les juges. Contrairement au Milan qui aurait pu écoper de peines plus lourdes au vu des imprudences avérées de Meani, la Fiorentina peut se plaindre de sérieuses zones d’ombres dans l’enquête la concernant.

Deux incidents bizarres on été évoqués dans une partie de la presse:

- L’accusation d’influence illégale des dirigeants de la Fiorentina sur les cadres de la FIGC repose en partie sur un déjeuner réunissant à la Villa La Massa (un hôtel de luxe près de Florence), les propriétaires du club, le «désignateur» arbitral Bergamo et le vice président de la FIGC Mazzini, déjeuner durant lequel, selon les enquêteurs, (qui s’appuient sur une conversation téléphonique postérieure peu concluante entre Mazzini et Bergamo), les parties auraient comploté une fraude sportive. Les enquêteurs affirmèrent au procès de Naples que la conversation de la Villa Massa ne fut pas enregistrée (reconnaissant ainsi n’avoir aucune preuve directe incriminante du contenu de la conversation et s’attirant une remarque acide de la juge Casoria à propos d’« un difetto di solerzia degli investigatori (che) non consente di aggiuntivamente valutare i termini della esibizione in quella sede…»). Mais, un mois après le jugement de Naples, la version des enquêteurs fut contestée par le fameux «carabinier repenti», un membre de l’équipe d’enquêteurs dirigée par le col. Auricchio, qui affirma devant un parterre de journalistes représentants toute la presse italienne, que la conversation de la Villa La Massa avait bel et bien été enregistrée. Mais alors, où était passée la bande-son ? Pourquoi le PM n’en avait il pas fait usage au procès si elle contenait une preuve de collusion ?

A noter que ce genre de repas entre cadres de la FIGC et dirigeants des clubs, étaient monnaie courante, y compris aux domiciles privés de ces personnes, comme les écoutes retrouvées par la défense de Moggi le prouvent sans l’ombre d’un doute. Les patrons de la Juve, mais aussi de l’Inter, du Milan, de la Fiorentina, de la Roma etc… en avaient pris l’habitude, en particulier en fin de championnat ou pendant la trêve de Noël. Par exemple Page 44 du rapport Palazzi dans laquelle le procureur FIGC cite des écoutes Progr. 15271, et 15338, de Janvier 2005: « Le due telefonate…dimostrano l’esistenza… di una cena riservata con il sig. Facchetti… svoltasi nell’abitazione privata del sig. Bergamo, al riparo da occhi indiscreti)….» Il s’agissait certainement d’une pratique imprudente, pouvant à juste titre susciter la suspicion. Car il faudrait être naïf pour penser que les clubs n’en profitaient pas pour essayer de s’attirer les bonnes grâces des «désignateurs». Le problème c’est que cela fut utilisé seulement pour condamner certains dirigeants et clubs ciblés, car si ces rencontres sont en effet suspectes, elles le sont pour tout le monde. Comme le relève à plusieurs reprises la juge Casoria dans ses attendus (page 100-102 par exemple) «…. indubitabilmente sarebbe stato opportuno avere, a suo tempo, maggiore considerazione per il principio di proporzione…»

- Dans ce qui pourrait ressembler à une tentative du PM de confirmer sa théorie d’une association criminelle dirigée par Moggi, en l’étoffant par la participation des Della Valle, les enquêteurs utilisèrent aux procès (en 2006 et à Naples) une version incomplète de l‘enregistrement d’une conversation entre Moggi et Della Valle.

(Page 321 des attendus du juge Casoria: Progr. 2714 del 02/05/ 2005 ). Dans cette conversation, Moggi conseillait à un Della Valle très découragé («…noi siamo sotto schiaffo…»), de se plaindre, avec fermeté «…con quelli ti devi incazzare, fare la faccia buona ma fargli capire che, insomma, in questa maniera non si fa…», auprès des «désignateurs» et des cadres de la FIGC pour les fréquentes erreurs d’arbitrages dont la Fiorentina avait été victime cette année-là (2004-2005). Erreurs qui risquaient de précipiter le club en B. Della Valle se montra reconnaissant de ces conseils, affirmant qu’il ignorait que cela fut permis (et suivit, presque à contre-coeur, ce mauvais conseil, en contactant le jour même un «désignateur»). Selon la transcription des carabiniers, Moggi conclut la conversation avec DDV par «….pensiamo a salvare la Fiorentina, dai» (“pensons à sauver la Fiorentina”), ce qui pourrait à la rigueur faire penser à une promesse d’intervenir de façon occulte en faveur de la Fiorentina, sauf que comme le montra la comparaison avec l’original de l’écoute, retrouvé par les défenseurs de Moggi dans le dossier, celui-ci précisait sa pensée dans la phrase suivante, opportunément coupée par les enquêteurs (erreur ou manipulation ?): «…Noi vinciamo il campionato, perché andiamo a Milano e vinciamo, e voi…e voi pensate a salvare la Fiorentina…» (“nous on pense à gagner le championnat parce que demain on va à Milan et on gagne, et vous, vous pensez à sauver la Fiorentina”), phrase à laquelle il est difficile de donner une signification favorable aux thèses de complot des enquêteurs. Phrase transformée comme par miracle, à l’époque, dans le titre de première page de Repubblica (15.05. 2006) en : “Della Valle: Siamo sotto schiaffo, Moggi: Tranquillo, ti salviamo noi”!

Quoi qu’il en soit, le tribunal de Naples jugea que Moggi poussait Della Valle à avoir un comportement frauduleux (page 371 des attendus de Casoria) « Si ritiene che il progressivo 2741,…contiene rappresentazione di uno stimolo dato da Moggi a un comportamento a tenersi truffaldino, recepito da Diego della Valle.». Le contact initial de DDV avec Mazzini, puis les nombreuses conversations qui s’ensuivirent avec le «désignateur» Bergamo furent considérées par le tribunal comme l’indice d’une tentative de fraude, et une des causes de sa condamnation, bien que la faute apparaisse assez légère au regard des errances d’autres personnages. Les dirigeants de la Fiorentina seront également condamnés pour deux tentatives de trucage de match, en particulier celui de la partie Lecce-Parma, grâce à un prétendu arbitre complaisant (De Santis donc). Le but étant d’obtenir un résultat de parité évitant la B à la Fiorentina. Le tribunal jugea qu’il y eu un début d’exécution, prouvé par des enregistrements, avec la désignation par Mazzini de De Santis dans la liste d’arbitres présentés au tirage au sort de l’arbitre du match. Le tribunal reconnait que les chances de succès du plan étaient minces, car le tirage au sort, lui, n’était pas truqué, contrairement aux affirmations du PM. Casoria dixit: page 409: « Sembra al tribunale che da questo fiume di parole effettivamente possa estrapolarsi quanto basta a configurare il reato di tentativo…» Page 373: « Il tribunale ritiene che l’avere comunque accettato (Della Valle ndr.) di incontrarsi con chi (Les désignateurs ndr.) si dichiarava capace di influenzare l’esito della partita , prospettando, sia pure vagamente di poter arrivare a tenere comportamenti capaci di avviare a determinare decisioni chi sarebbe sceso sul campo di calcio come arbitro, sia sufficiente per affermare la responsabilità penale…»

Lors du contre-examen du col. Auricchio en mars 2010, de nombreuses contradictions ont été mises en relief, l’arbitre De Santis censé être au service du système Moggi pouvait “aider” la Fiorentina dès le match précédent en influençant le score de Brescia-Messina, mais le résultat fut de 2-1 pour les lombards, résultat qui compliquait les affaires des Toscans. Mais selon le numéro un des enquêteurs, l’arbitre romain ne s’exécuta pas car averti depuis le mois d’avril qu’il était dans le collimateur de la police et agissant donc contrairement aux intérêts du système auquel il appartenait pour se démarquer…sauf lors du dernier match Lecce-Parma, un genre de corrompu caméléon. Par ailleurs, tandis que se jouait Lecce-Parma lors de la 38ème et dernière journée, la Fiorentina affrontait Brescia et devait donc l’emporter pour espérer se sauver, une victoire 3-0, rencontre arbitrée par Collina avec deux buts viola irréguliers, un match qui n’a jamais fait le fruit d’une enquête puisque arbitré par le célèbre arbitre chauve, une garantie selon les enquêteurs, corroboré au fait que les médias (ou plutôt la Gazzetta, source chère à Auricchio) n’en avait pas parlé plus que de raison. Quant à ce Lecce-Parma qui devait se terminer par un match nul (comme ce fut le cas), aucune écoute entre De Santis et ses référents directs (Mazzini, Bergamo, Pairetto etc…) ne comporte de directives précises pour altérer le résultat de ce match.

Valentin Pauluzzi       Twitter @CalcioBilly

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