1908 (ou 1946) : La fondation

Une rare image d’un des premiers clubs de la ville sicilienne

Le football existe officiellement à Catania depuis le 8 Novembre 1908 et la fondation de la Pro Patria par le photographe Gaetano Ventimiglia. Cette équipe devient ensuite US Catanese et SS Catania au fil des années. Ce n’est qu’en 1946 et après de nombreuses tribulations que le Calcio Catania voit le jour. Il nait de la fusion du Virtus Catania et de l’Unione Sportiva Catanese Elefante.

1920-1933 : l’improvisation

Le Catania saison 1933-34 qui accède à la Serie B

Il était alors très compliqué d’exister pour les équipes du Mezzogiorno, pour des raisons d’infrastructures mais aussi de politique sportive. Ainsi le club de Catania vivote pendant plusieurs années dans des championnats régionaux et n’obtient pas de résultat majeur jusqu’à la saison 1929-30. L’avènement du professionnalisme et la réforme des championnats permet au SS Catania de participer au championnat de troisième division. Précisément dans le groupe sud où il affronte des clubs de Naples, de Sicile, Calabre et des Pouilles. A cette période le libyen Mustafà foule les pelouses….pieds nus de ces divisions inférieures.

1933-1946 : la première Serie B

Nicolò Nicolosi, premier grand joueur de l’histoire du club

Le premier résultat important arrive lors de la saison 1933-34, Catania finit en tête du groupe H du troisième niveau national et obtient le droit de participer à une des quatre poules finales pour accéder à la Serie B. Les siciliens devancent Savona, la Biellese et la Reggiana et accèdent au deuxième niveau pour la première fois de leur histoire. Ce sont les années de Nicolò Nicolosi, un des meilleurs buteurs de l’histoire du club et d’Amedeo Biavati, futur champion du monde. L’impact est positif car dans un championnat composé de deux groupes de 16, il faut finir dans les 8 premiers pour rester dans la poule unique de la saison suivante et les rossoazzurri finissent quatrièmes du groupe A. C’est une 8ème place la saison suivante, mais cette bonne dynamique est stoppée par ce barrage perdu contre Venezia en 1936-37 et qui signifie le retour en Serie C. Avant la guerre, Catania refait une apparition en Serie B en 1939-40 mais finit lanterne rouge et en 1942, le club est même contraint de stopper les activités plus tôt que les autres suite au débarquement allié en Sicile.

1946-1959 : la première Serie A

Le Catania saison 1953-54 qui conquiert la première promotion en Serie A

Le vrai Catania nait ainsi le 24 Septembre 1946 et repart du groupe Sud de la Serie C. Après trois ans à ce niveau, c’est le retour en Serie B malgré la défaite en barrages contre l’Avellino. Mais une fraude sportive pénalise ce dernier et ce sont les Siciliens qui en profitent. Doucement mais surement, on se dirige vers la stabilité tant attendue. Le club est désormais solide et progresse petit à petit, 12ème, 7ème, 4ème puis 2ème en 1952-53 à égalité avec Legnano, passage donc par les barrages pour accéder à la Serie A, mais match perdu 4-1 ! Qu’importe il suffit de patienter seulement une petite année et les joueurs d’Andreoli finissent cette fois premiers et obtiennent leur promotion. A noter que l’on trouve un certain Enzo Bearzot au milieu de la défense.

Giovanni Vavassori, gardien de but et bandiera de Catania

Catania joue son premier match en Serie A contre la Fiorentina et c’est une défaite 2-1, le premier succès arrive quelques semaines plus tard avec un 5-0 contre l’Udinese ! Et en effet, ça se passe plutôt bien, Catania termine 12ème et se maintient…mais est rétrogradé suite à l’affaire Scaramella, arbitre corrompu deux fois pour faire gagner le club contre l’Atalanta et le Genoa. S’ensuivent quatre saisons tranquilles en Serie B avec notamment une quatrième place en 1956-57 à deux points du Hellas premier.

1959-1971 : l’épopée Di Bella

Carmelo Di Bella, entraineur phare de l’histoire du club

L’été 1959, Carmelo Di Bella débarque sur le banc du club, catanese doc et ancien joueur, il va changer l’histoire du club. C’est lui qui ramène les rossoazzuri parmi l’élite en concluant le championnat à la 3ème place. Une des bandiere Memo Prenna est un joueur clé de son dispositif. Le retour parmi l’élite se fait par la grande porte, l’équipe a été peu chamboulée mais elle est tout simplement deuxième à mi-saison derrière l’Inter ! Elle baisse ensuite de pied et finit le championnat à la 8ème place mais les supporters siciliens ont rêvé pendant de long mois et ont même empêché les nerazzurri de finir champions grâce à une victoire 2-0 qui a rendu célèbre la phrase du commentateur radio Sandro Ciotti “Clamoroso al Cibali” (“incroyable ce qui se passe au Cibali !”)

Un onze de Catania lors de la saison 1962-63

Mister Di Bella reste à la tête de l’équipe qui parvient toujours à se maintenir et obtient deux nouvelles 8èmes places consécutives en 1963-64 et 1964-65. C’est le Catania du gardien Giuseppe Vavassori et de l’international brésilien Cinesinho. Et ce sont en tout six saisons consécutives parmi l’élite, la belle épopée se conclut avec une 17ème place en 1965-66 synonyme de retour en Serie B. Hormis les six derniers mois de cette saison-là, Di Bella était l’entraineur durant toutes ces belles années. La troisième place n’est pas suffisante la saison suivante, les rossoazzurri finissant loin derrière Varese et la Sampdoria, mais elle suffit quatre années plus tard derrière encore Varese et Foggia pour revenir en Serie A. C’est l’œuvre d’Angelo Massimino, nouveau et futur mythique président du club. Le buteur Aquilino Bonfanti est décisif avec ses 13 buts. Mais ce retour est bref puisque les Siciliens finissent bon derniers sous les ordres d’Egizio Rubino.

1971-1980 : une décennie à oublier

Angelo Massimino, historique président de Catania

Le retour de Carmelo Di Bella sur le banc de Catania n’y fait rien, l’équipe entre dans une grosse période d’instabilité et goûte même à la Serie C en 1974-75 pour la première fois depuis 25 ans suite à une piètre saison, lanterne rouge avec 5 petits succès en 38 rencontres. Le retour est immédiat, les rossoazzurri ne perdent qu’un match lors du passage au troisième niveau et remontent en devançant Bari. Mais l’ascenseur continue, après un maintien de justesse (premier non-relégable), c’est une 19ème place dans un championnat très serré en 1976-77 malgré le troisième et dernier passage de Di Bella. Cette fois l’attente est plus longue, un barrage perdu contre la Nocerina, une troisième place et enfin une première pour de nouveau la Serie B l’été 1980.

1980-1984 : la reconquête de la Serie A

40.000 tifosi de Catania remplissent l’Olimpico de Rome

C’est toujours le passionné Angelo Massimino qui est à la barre du club, deux saisons de transition en Serie B et l’assaut à la Serie A est donné. Dans un championnat où évoluent la Lazio et le Milan relégués suite au totonero, il n’y a qu’une vraie place pour la promotion. En effet, Catania, la Cremonese et Como arrivent troisième à égalité, il faut donc en passer par les barrages. Tout se passe en juin à Rome en l’espace de quelques jours. 40.000 tifosi rossoazzurri font le déplacement pour le plus important exode de l’histoire du football italien. Les hommes de Gianni Di Marzio battent d’abord Como 1-0 puis les deux nuls 0-0 lors des rencontres restantes officialisent le retour des Siciliens parmi l’élite !

Claudio Ranieri au duel avec Zico pour le retour en Serie A

On retient de cette génération le duo Crialesi-Cantarutti devant et Bob Sorrentino dans la boite, ainsi qu’un certain Claudio Ranieri en défense. Mais cette fois le retour est encore plus traumatisant que les précédents, Catania bat Pisa 2-1 lors de la 5ème journée, ce sera la seule victoire de la saison ! S’ensuivent 10 nuls et 19 défaites, le pire parcours de Serie A de l’histoire avec à peine 14 buts inscrits.

1984-1993 : la descente aux enfers

Catania saison 1985-86, la descente aux enfers se poursuit

C’est une véritable descente aux enfers qui suit, trois ans plus tard, Catania est en Serie C1 et y végète pendant pas moins de six saisons consécutives, évitant même la passe de trois relégations en quatre ans en remportant les barrages contre la Nocerina en 1987-1988 ! Massimino a revendu le club et tout le monde est perdu, s’ajoutent à ça les problèmes économiques et le club est radié par la Fédération en 1993, contraint de repartir de l’Eccellenza soit le 6ème niveau national.

1993-2003 : la lente remontée

Le Catania en Serie D lors de la saison 1994-95

Éternel amoureux de son club, Angelo Massimino ne peut abandonner son équipe et revient ainsi aux affaires. Le retour parmi les pros est simplifié par le repêchage après la saison de la renaissance. En 1994-95, Catania connait un véritable mano a mano avec les cousins siciliens de Milazzo et revient chez les pros dès l’été 1995. L’attendent quatre saisons en Serie C2, d’abord une élimination aux play-off en 1996-97, puis une promotion deux ans plus tard en Serie C1 en bataillant avec Messina. Entre-temps Massimino décède dans un accident de voiture en 1996 et laisse orphelin tout un peuple.

Le Catania en Serie C1 en 2001-02

L’été 2000, le club passe dans les mains du sulfureux mais ambitieux Luciano Gaucci (son fils Riccardo est nommé président), les résultats sont immédiats. Catania arrive 3ème du groupe B et perd en finale des play-off contre Messina. Un an plus tard, même place mais cette fois la promotion est bien réelle, ça a couté le prix de trois entraineurs ainsi que les buts d’Eddy Baggio, le frère de Roberto. Contre Taranto, la promotion est actée. 9 ans après sa radiation, Catania est déjà de retour en Serie B !

2003-2006 : le retour en Serie A

Beppe Mascara, numéro 10 et joueur clé de la remontée

Le retour du club en Serie B se distingue par les changements continuent de Gaucci avec notamment un passage du gallois John Toshack, champion d’Espagne avec le Real à peine deux ans plus tôt ! 17ème, Catania aurait dû être relégué, mais se sauve suite à un joli mic mac à l’italienne pas très clair, d’un côté Catania aurait dû remporter un match et en perdre un autre sur tapis vert. Au final cela bloqua tout et Catania et toutes les autres équipes reléguées furent repêchées, ce qui provoque l’élargissement du championnat à 24 équipes ! Repartant pratiquement de zéro, Catania est reconstruit à partir de rien tandis que Beppe Mascara a débarqué, le club obtient une bonne 9ème place avant que les Gaucci ne vendent l’équipe à Antonio Pulvirenti. Ce dernier fait appel à Pietro Lo Monaco comme dirigeant et promet la Serie A d’ici trois saisons. Après une 12ème place, Pasquale Marino arrive sur le banc de touche et c’est le bon choix. L’équipe se classe troisième, finit meilleure attaque avec le duo Spinesi-Mascara et revient parmi l’élite l’été 2006 !

2006- : le Catania argentin

Le président Pulvirenti avec Montella un des nombreux entraineurs lancés durant cette période

Le projet est sérieux et les achats bien sentis, notamment l’argentin Izco, futur capitaine et qui inaugure la tradition argentine, des dizaines d’entre eux vont fréquenter le Massimino durant toutes ces saisons. Seulement, le retour parmi l’élite est compliqué avec un sévère revers 7-0 à Rome et les incidents du derby de Sicile (décès du policier Raciti), il faut finir le championnat sur terrain neutre. Avec seulement 9 petits points sur la phase retour, les Siciliens se sauvent presque par miracle. On a craint de nouveau un passage éclair, mais c’est un premier maintien depuis 42 ans.

Les Argentins Gonzalo Bergessio meilleur buteur all-time en Serie A, et Mariano Izco, le plus capé

Les premières années se passent constamment dans la seconde partie de tableau avec des maintiens obtenus parfois avec souffrance et le petit exploit d’une demi-finale de Coupe d’Italie en 2007-08 perdue contre la Roma. Mais les plus belles saisons arrivent. Des joueurs comme Vargas, Jorge Martinez, Silvestre, Gomez explosent puis sont tour à tour vendus à très bons prix pour renflouer les caisses et réinvestir cet argent. Mascara et Biagianti sont même convoqués par Lippi en Nazionale, tandis que le derby contre Palermo est joué chaque année en Serie A avec une inoubliable victoire 4-0 à l’extérieur. Catania se spécialise ensuite dans le lancement de très bons entraineurs comme Simeone, Mihajlovic et Montella. Tour à tour le record de points est fixé, 48 unités avec l’aeroplanino en 2011-12 puis 56 la saison suivante avec cette fois Rolando Maran. Une 8ème place qui égalise le meilleur score du club et pendant quelques semaines le rêve de l’Europe a même été caressé. Mais contre toutes attentes, Catania est relégué la saison suivante suite à une saison cauchemardesque avec trois changements d’entraîneurs, Bergessio (argentin, ça va sans dire) devient le meilleur buteur du club en Serie A, division abandonnée après huit saisons.