1927 : La fondation

Italo Foschi, premier président de l’AS Roma

La Roma fut fondée au cours de l’année 1927, plus précisément le 22 juillet. Elle résulte de la volonté d’une personne, Italo Foschi, homme politique et dirigeant fasciste de l’époque, qui souhaitait que la capitale italienne puisse rivaliser également footballistiquement avec les grandes puissances septentrionales. En effet, à l’époque, plusieurs équipes plus ou moins modestes existaient dans la ville éternelle : la SS Lazio, toujours existante, l’U.S Romana, l’Audace, la Pro Roma, la Juventus, l’Alba, la Fortitudo et le Roman. Ces trois derniers clubs fusionnèrent et formèrent l’Associazione Sportiva Roma, les meilleurs joueurs furent ainsi mis sous contrat et les couleurs de la Roman furent choisit : le jaune or et le rouge pourpre. Notons que la Lazio, à ce jour rival historique de la Roma, aurait fait partie de cette fusion sans l’intervention de Giorgio Vaccaro pour motifs politiques. Foschi, en plus d’être le fondateur, fut également le premier président.

1927-1942 : Vers le premier scudetto

Fulvio Bernardini, premier joueur symbole du club

A peine fondée, la Roma intègre directement une des deux poules de l’élite, remportant le premier match officiel de son histoire 2-0 contre Livorno, elle se place 8ème sur 11 mais réussit à gagner la Coppa CONI (une sorte de Coupe d’Italie) sous les ordres de l’anglais Garbutt, l’année suivante elle est déjà 3ème de son groupe. Grâce aux meilleurs joueurs des trois équipes fondatrices, la Roma est tout de suite compétitive, après une 6ème place lors de la première édition de la Serie A, elle finit vice-championne en 1931 derrière une Juventus qui s’apprête à gagner cinq scudetti d’affilé et qu’elle bat sur le score de 5-0 ! Elle remporte aussi les deux premiers derbies contre la Lazio. Ses meilleurs joueurs s’appellent Rudolfo Volk, Fulvio Bernardini et Attilio Ferraris IV. Toujours classée dans le Top 5, elle est de nouveau deuxième en 1936 à un petit point de Bologna, la Roma ouvre là une longue tradition de places de dauphin.

L’équipe qui remporte le premier scudetto lors de la saison 1941-42

La saison suivante c’est une première finale de Coupe perdue contre le Genoa mais pendant quelques saisons la Roma ne dispute plus le titre. La nouvelle décennie s’ouvre avec une nouvelle finale de Coupe d’Italie perdue face à Venezia suite à un match d’appui. Après déjà quatre places de finalistes en un peu plus de dix saisons dans les deux compétitions nationales, en 1942 arrive enfin le premier scudetto, gagné avec 3 points d’avance sur le Torino. C’est le jeune Amedeo Amadei surnommé “Il fornaretto” âgé de 18 ans qui est le meilleur buteur du club avec 18 réalisations, l’entraineur est l’autrichien Schaffer. C’est également une première géographique puisque la ville la plus au sud qui avait remporté le scudetto était jusqu’alors Bologne. La Roma devance le Torino et Venezia.

1942–1952 : Le déclin romain

La Roma qui remporte le championnat de Serie B en 1952

L’année suivante, les giallorossi ne sont que 9èmes, puis la guerre interrompt les compétitions. La Serie A reprend ses droits en 1946, durant cette saison la Roma flirte avec la relégation, comme lors des saisons suivantes où les mauvaises places s’enchaînent, 15ème, 17ème, 14ème, 17ème. Les entraîneurs changent continuellement et même le président Baldassarre finit par quitter le navire. Fulvio Bernardini fait également un passage sur le banc mais rien n’y fait, ni même la présence d’un trio suédois, avec le frère de Nordhal, Sundquist et Anderson. Les parcours laborieux se succèdent et la relégation en Serie B arrive inévitablement lors de la saison 1950-51, la Roma finit 19ème dans un championnat très serré en ce qui concerne les dernières places et va vivre donc l’unique saison en Serie B de son histoire. C’est lors de la dernière journée et malgré une victoire contre le Milan champion d’Italie que le verdict arrive. La remontée est immédiate avec Gipo Viani sur le banc, il n’y a qu’une place pour la promotion directe, elle est acquise avec un point d’avance sur Brescia.

1952-1965 : Retour au premier plan

Giacomo Losi reçoit la Coupe des villes de Foires

Alors que l’équipe s’installe au Stadio Olimpico, elle se renforce et parvient à obtenir des résultats plus que satisfaisants sous la houlette du président Sacerdoti. Dino Da Costa (recordman des buts lors des derbys romains) se distingue tout particulièrement avec un titre de meilleur buteur. Il est également inévitable d’évoquer Giacomo Losi, son surnom en dit long “Core de Roma” (Cœur de Rome). Si la Roma ne participe pas à la course au titre, elle se classe dans la première partie de tableau hormis en 1957 lorsqu’elle frôle de nouveau la relégation avec une 14ème place finale. Les entraineurs étrangers se succèdent sur le banc de touche entre l’anglais Craver qui amène le club à une belle 3ème place en 1954-55 ou encore le hongrois György Sarosi. Ce sont aussi les débuts européens lors de la deuxième édition de la Coupe des villes de foire avec la réception d’Hanovre, l’année suivante la Roma s’impose en battant les anglais de Birmingham City, une compétition qui est l’ancêtre de la Coupe de l’UEFA mais pas officiellement reconnue par cette dernière.

Et une première Coupe d’Italie remportée en 1964

Par la suite trois fois cinquièmes d’affilée, les présidents se succèdent dans la capitale et l’un d’entre eux, le conte Francesco Marini-Dettina, dépense sans compter, faisant notamment venir l’allemand Schütz et l’italo-brésilien Sormani, plongeant ainsi le club dans de graves difficultés financières. Note positive malgré tout avec une première Coupe d’Italie décrochée aux dépends du Torino lors de la saison 1963/64 grace à un but de Nicolé lors du match d’appui, tandis que jamais la Roma ne s’insère dans une lutte pour le scudetto où l’on retrouve la Juve, le Milan et l’Inter, mais aussi Bologna et la Fiorentina.

1965-1980 : La « Rometta »

Helenio Herrera et un jeun Fabio Capello

C’est donc une vraie crise financière qui frappe les giallorossi, sans le sous, ils sont même tournés en dérision par leurs propres tifosi, avec Oronzo Pugliese sur le banc, ce sont trois championnats anonymes, la Roma vend ses meilleurs éléments dont “Picchio” De Sisti et ne fait que survivre. Les caisses finalement renflouées, on compte sur le Mago Helenio Herrera pour relancer la machine, Evangelisti, Marchini, Ranucci sont quelques uns parmi les nombres propriétaires du club à l’époque. Seul rayon de soleil, la conquête d’une nouvelle Coupe d’Italie en 1969 en devant Cagliari, Foggia et le Torino lors du tour final. Qualifiée pour la Coupe des Coupes, la Roma atteint les demi-finales mais est éliminée par Górnik Zabrze à pile ou face après deux matches nuls. S’ouvre alors une décennie peu glorieuse, durant laquelle on affuble au club le surnom de “Rometta” soit petite Roma.

Piero Prati et Picchio De Sisti, deux joueurs phares de la Rometta des années 70

En championnat, elle continue de faire de la figuration, c’est la fin de l’ère Herrera qui a duré cinq saisons sans grands résultats et avec le décès de l’avant-centre Giuliano Taccola dans des conditions mystérieuses. Unique bon résultat, la 3ème place obtenue en 1975, seule apparition sur le podium entre 1956 et 1980. Entre-temps, Gaetano Anzalone a racheté le club et tente tout pour le relancer, avec notamment Scopigno qui a remporté le scudetto avec Cagliari, tandis que Nils Liedholm entraine le club pour la première fois en 1973. Prati, Domenghini, le retour de Picchi, mais rien, la Roma ne connait que le milieu ou le bas de tableau voire la toute fin, par exemple ce n’est que lors de l’avant-dernière journée qu’elle se sauve de la relégation en 1979, le seul parcours européen de cette décennie se termine en 8èmes de finale de la Coupe de l’UEFA.

1980-1990 : L’ère Dino Viola et le second scudetto

Le Suédois Nils Liedholm grand artisan du second scudetto de l’histoire du club

La saison 1979-80 coïncide avec l’arrivée au club de deux hommes : le président Dino Viola et l’entraîneur Nils Liedholm (c’est en fait un retour pour ce dernier). C’est le début d’un cycle important et ça commence par une Coupe d’Italie remportée aux pénaltys contre le Torino en 1980. L’année suivante, la Roma se dispute le championnat avec la Juventus jusqu’au bout et se classe finalement deuxième, conservant la Coupe d’Italie en battant une nouvelle fois le Torino aux tirs aux buts. Une belle équipe est en train de se former avec Tancredi dans la cages, Ancelotti au milieu, l’ailier Conti, le libéro Di Bartolomei ou encore le buteur Roberto Pruzzo. Troisième lors de la saison 1981-82, la Roma remporte finalement le deuxième scudetto de son histoire en mai 1983 en dominant la saison et la Juventus grâce notamment au brésilien Falcao, élément clé des giallorossi. La saison 1983-84 est la meilleure de l’histoire du club, seconde place en championnat à deux points de la Juventus, victoire en Coupe d’Italie contre le Hellas et surtout finale de Coupe d’Europe des Clubs Champions perdue aux pénaltys face à Liverpool, match qui se disputait à Rome.

L’ailier Bruno Conti et le buteur Roberto Pruzzo, symboles de cette époque

Qu’importe, les supporters sont comblés et voient défiler devant eux des joueurs mythiques de l’histoire romaine. L’été 1985, Eriksson remplace Liedholm et la Roma frôle encore une fois le titre en 1986 terminant encore deuxième derrière la Juve, c’est une défaite contre un Lecce déjà relégué qui lui fait perdre tout espoir, arrive une nouvelle coupe d’Italie (la quatrième en six ans sans jamais dépasser le stade des quarts de la Coupe des Coupes) face à la Sampdoria. Roberto Pruzzo s’offre quant à lui un triple titre de capocannoniere et reste pendant longtemps le meilleur buteur de l’histoire du club. Mais par la suite, c’est le chant du cygne avec une troisième place en 1988 et le retour de Liedholm sr le banc.

1990-1999 : La famille Sensi au pouvoir

Franco Sensi, président mythique

Alors que le président Dino Viola décède, on compte – avec Ottavio Bianchi – une septième Coupe d’Italie en 1991 remportée face à la Sampdoria championne d’Italie et une finale de coupe de l’UEFA perdue face à l’Inter. Boskov vainqueur justement du scudetto avec les blucerchiati débarque en 1992 suivi du romano doc Carletto Mazzone, c’est la Roma du “Principe” Giannini et de “Pluto” Aldair. Les affaires extra-sportives touchent également le club de la capitale : Caniggia est contrôlé positif à la cocaïne, alors qu’il est révélé que Peruzzi et Carnevale ont également eu recours à des produits interdits. Le président Ciarrapiro est plusieurs fois traduit en justice pour diverses affaires et finit en banqueroute, heureusement l’entrepreneur romain Franco Sensi reprend le club en 1993. Sur le plan sportif la Roma figure souvent dans la première partie de tableau mais reste incapable d’enlever le scudetto des mains du Milan ou de la Juve et doit se contenter d’une finale de Coupe perdue contre le Torino et de quelques qualifs en Coupe de l’UEFA. Entre-temps, un certain Francesco Totti a fait ses débuts en mars 1993.

Le défenseur brésilien Aldair est resté 13 saisons à la Roma

Des grands noms débarquent durant ces années, le buteur argentin Balbo, l’uruguayen Daniel Fonseca, mais également beaucoup d’erreurs de casting, les giallorossi continuent de jouer les seconds rôles en championnat. Après Carlos Bianchi et un court retour de Liedlholm, c’est le bohème Zdenek Zeman qui débarque à la Roma en provenance de la Lazio l’été 1997. C’est une bonne quatrième place en championnat mais pas moins de quatre derbies sont perdues cette saison en coupe et en championnat face à une Lazio extrêmement compétitive, il y a du spectacle, mais aucun trophée remporté, tandis que l’ossature de la prochaine Roma se forme petit à petit.

1999-2004 : Capello et le troisième Scudetto

L’incontournable trio d’attaque composé de Marco Delvecchio, Vincenzo Montella et Francesco Totti

En 1999, Capello (qui a été joueur du club) vient s’asseoir sur le banc de l’AS Roma et après une première saison conclue au 6ème rang loin derrière la Lazio championne, c’est le retour du scudetto. Sensi dépense sans compter et investit beaucoup d’argent pour Samuel, Emerson et surtout Batistuta. Avec les Delvecchio, Totti, Montella, Cafu déjà présents, l’équipe est très compétitive et s’impose suite à un beau duel avec la Juventus, le match du titre a lieu lors de la dernière journée avec une victoire 3-1 contre Parma dans un Stadio Olimpico déchainé. La Roma se permet des folies sur le marché des transferts, avec notamment l’arrivée du fantasque Cassano, la Supercoupe d’Italie est remportée face à la Fiorentina ainsi qu’un derby historique sur le score de 5-1 grâce à un quadruplé de Montella, elle enchaine sur une belle seconde place la saison suivante.

Un but de Totti lors du match du titre contre Parma en 2001

En revanche, les campagnes européennes en Champions League sont régulièrement décevantes, incapable de passer les différentes phases de poules, ni les 8èmes de l’UEFA quand elle est engagée dans cette compétition. Après une saison de transition (et une finale de Coupe perdue face au Milan AC), les giallorossi reviennent plus forts que jamais, ils s’offrent un joli mano à mano avec les rossoneri pour la course au Scudetto et finissent finalement seconds. Quelques semaines plus tard, Capello quitte subitement le club pour la Juve (emmenant Emerson et Zebina), la Roma plonge dans une profonde crise sportive et financière. Quatre entraîneurs se succèdent en une année lors de la saison 2004-05, et c’est in extremis que le club se sauve de la Serie B.

2004-2011 : Inter vs Roma

La Roma et l’Inter se livrent des duels acharnés après le Calcopoli

Le président Sensi fait appel au technicien toscan Luciano Spalletti en provenance de l’Udinese pour relever le club. Un 4231 bien huilé et un Totti replacé en pointe, après des débuts moyens, l’équipe se lance avec une série historique de onze victoires consécutives. Suite au Calciopoli, la Roma se retrouve propulsée deuxième force du pays et lutte pendant de longues saisons avec l’Inter pour tous les titres nationaux. Quatre finales de coupe consécutives contre les nerazzurri, perdant les deux premières éditions et gagnant les deux suivantes dont une avec une victoire 6-2 à l’aller ! Trois secondes places sont également collectionnées en Serie A, lors de la saison 2007-08, les Romains sont même virtuellement champions d’Italie pendant une demi-heure après avoir remonté un passif de 11 points. Parallèlement la Roma ne passe pas les Quarts de la Champions League et est sévèrement battue 7-1 par Manchester à ce stade de la compétition en 2007.

Francesco Totti soulève la Coupe d’Italie 2008 remportée….face à l’Inter

Une supercoupe d’Italie finit également dans l’escarcelle, en aout 2008 Franco Sensi décède et sa fille Rosella récupère les rênes du club. Spalletti parti, Ranieri arrive et la Roma remonte une nouvelle fois l’Inter lors de la saison 2009-10 manquant d’un rien le scudetto et finissant vice championne d’Italie pour la sixième fois en neuf saisons. Elle est également battue en finale de la Coupe d’Italie par ces mêmes intéristes et en Supercoupe quelques mois plus tard qu’elle vient de disputer pour la quatrième fois en cinq ans. S’ensuit une saison décevante avec Montella qui remplace Ranieri et une sixième place avant le début d’une nouvelle ère.

2011-… : la Roma américaine

Rudi Garcia et James Pallotta, les hommes de la relance

En effet, des investisseurs américains deviennent actionnaires majoritaires et conduisent le club avec la banque Unicredit, ambitieux, ils rappellent Baldini, dirigeant à l’époque de la Roma de Capello, de nombreux transferts sont effectués en deux ans, Osvaldo, Lamela, Pjanic, Destro, Marquinhos, mais les résultats sont négatifs. Une élimination en préliminaires de l’Europa League, deux qualifications européennes loupées, avec Luis Enrique, le retour de Zeman et Andreazzoli sur le banc et l’éternel Totti sur le terrain qui bat tous les records de présences et de buts et porte encore et toujours sa Roma sur les épaules. Enfin, “cerise sur le gâteau”, la défaite en finale de la Coupe d’Italie contre la Lazio. Mais un homme va tout changer, il s’appelle Rudi Garcia, premier français à entraîner en Serie A. Il relève l’équipe et signe une série record de 10 victoires consécutives en début de championnat mais ne peut que courir derrière une Juve stratosphérique, qu’importe la Roma est revenue dans le coup et le projet US semble sur de bons rails.