On se croirait revenu à l’affaire Anelka qui avait provoqué un séisme dans le monde du football français cet été. Les mots prononcés par Antonio Cassano, si l’on en croit du moins les journaux italiens et la Gazzetta dello Sport, sont apparus dans l’édition d’aujourd’hui et le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils étaient tout sauf mesurés, à l’image de celui qui les a proféré.

Retour sur les faits: on savait que le litige était parti du refus du meneur de jeu de la Sampdoria d’aller récupérer un prix décerné par ses supporters. Ce que l’on sait maintenant c’est que le barese aurait répondu purement et simplement « je ne vais pas récupérer un prix dans cet hôtel de merde » au président Garrone qui insistait pour qu’il s’y rende. Après s’être fait réprimandé à juste titre par son patron, Cassano s’en serait allé en claquant la porte et en criant à son président : « va te faire enculer, vieux de merde » devant Pazzini, Pozzi, Dessena, Marilungo et Lucchini. Respect Toto.

Les conséquences sont maintenant connues de tous : exclusion du groupe et demande de révocation du contrat qui lie Cassano à la Samp avec certainement une compensation financière à la clé. Comme à son habitude, le fantasque n°99 est revenu sur ses propos afin de s’excuser publiquement. Coutumier du fait, il est tout sauf sûr que ces excuses suffiront à calmer la véhémence de son président à son encontre et surtout de stopper la procédure en cours qui pourrait avoir des conséquences bien plus fâcheuses pour le joueur que ce que l’on pourrait penser. Le lunatique Cassano s’est en effet déclaré « désolé pour ce qui est arrivé et j’ai d’ailleurs demandé pardon au président Garrone, qui est quelqu’un que j’aime beaucoup, devant tous mes coéquipiers » avant de déclarer vouloir continuer l’aventure sous les couleurs blucerchiate.

Malgré tout, non content d’avoir foutu un bordel sans nom au sein de son club pour la énième fois de sa carrière, le joueur a tenu à se « justifier » en quelques sortes en déclarant : « Ce qui s’est passé entre en corrélation avec ce que je vis en ce moment avec ma femme (ndlr : cette dernière est enceinte). Si je souhaite être près d’elle tout en respectant mes nombreux engagements, il y a quand même une raison mais je ne veux pas étaler ma vie privée ». C’est sûr que d’avoir une femme enceinte justifie de traiter son président de « vieux de merde » … Malgré toutes les promesses de Fantantonio qui a toujours affirmé avoir pris du plomb dans la tête et devenir un exemple, force est de constater que toutes ces belles paroles n’auront pas tenu très longtemps. Après s’être brouillé avec Totti, Capello, Lippi, Florentino Perez et bien d’autres, l’enfant terrible du football italien prouve qu’à 28 ans, il garde la mentalité d’un adolescent en pleine crise de puberté.

Ce qui nous amène d’ailleurs à parler d’un point sur lequel avait insisté Arrigo Sacchi à travers sa liste de règles à suivre lors de sa prise de fonction afin de ramener la Nazionale aux sommets du football européen. Ce dernier s’appuyait alors sur le devoir d’exemplarité des joueurs qui portent le maillot de l’équipe d’Italie. Avec Mario Balotelli et Antonio Cassano constamment montrés comme les fers de lance de la Nazionale, on peut déjà douter du bien fondé des conseils distillés par le divin chauve tant ces deux joueurs, aussi talentueux soient-ils, sont sujets à de bien nombreuses polémiques, bien souvent de leur propre fait. Enfin bon, comme d’habitude, la fédération se contente de sauver la face en apparence sans travailler sur le fond.