Leonardo Bonucci est un joueur particulier. En effet, il se retrouve très régulièrement au centre de débats qui divergent tant au sein de la presse que chez les nombreux tifosi. Mais une chose est sûre: que l’on soit supporter de la Juve, du Milan, de l’Inter, du Napoli, de la Sambenedettese ou de la Juve Stabia, il ne laisse personne indifférent. Le profil du défenseur est un peu particulier, atypique même tant il est inclassable parmi ceux en circulation actuellement. Bonucci peut très bien s’illustrer dans un match par son art du placement, son anticipation ou sa “grinta” mais connaît parfois de nombreux passages à vide durant quatre-vingt-dix minutes, des moments d’errance ou de nonchalance qui, même s’ils ne se produisent qu’une fois, mettent en difficulté son équipe. Mais alors, pourquoi fait-il partie des incontournables de l’équipe d’Antonio Conte, et a joué pas moins des 36 matchs sur 42 possibles actuellement cette saison?

Il se démarque par sa capacité à pouvoir s’intégrer à merveille dans le 3-5-2 mis en place par son entraineur depuis deux ans et demi. En effet, ce dernier l’a positionné dans un rôle de libero à l’ancienne pour sa faculté à relancer le jeu tant au sol que dans les airs. Cette position lui permet d’avoir un regard assez large sur le jeu car il est protégé par des tauliers tels que Barzagli d’une part et Chiellini d’autre part. Son rôle est donc particulièrement important et peut-être facilement comparé à celui de Pirlo devant la défense avec parfois des passes décisives à la clé. Ensuite, “Bonnie” a pu, au contact de Conte, améliorer de nombreux aspects de son jeu tant athlétiques, techniques ou mentaux : tête levée, conduite du ballon, interception sans tacle inutile, capacité à gérer le pressing et la pression… Son jusqu’au-boutisme et son “fighting spirit” font souvent la différence.

Celui qui compose “The wall” en compagnie de ses deux camarades, s’illustre par sa complicité avec ceux-ci au point que lorsqu’un pion est ôté de cet échiquier, la Juve encaisse plus de buts (13 cette saison). Cette complicité est tellement efficace que Prandelli n’a pas hésité à la recomposer dans son équipe type tant lors de l’euro 2012, ce qui a en partie permis d’accéder à la finale, qu’en vue des grands rendez-vous qui attendent la Nazionale lors de la prochaine coupe du monde au Brésil. En bonus, le défenseur a permis de délivrer pas moins de quatre passes décisives durant l’année écoulée, chiffre appréciable pour un défenseur central. La curiosité s’installe néanmoins quant à la capacité de Bonucci à pouvoir s’intégrer dans le 4-3-3 que Conte languit de mettre en place la saison prochaine. Nul doute que les yeux seront rivés sur lui la saison prochaine afin de déterminer réellement si sa capacité d’adaptation lui permettra de s’affranchir encore plus dans cette défense, et ainsi franchir un nouveau palier.