Tévez-Mandzukic, destins croisés

Par Nicolas Portais publié le 26 Juin 2015
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tevez mandzukic

Choix de cœur avant tout pour Tévez

On ne s’en rappelle peut-être pas mais au cas où, à l’été 2013, la frustration était palpable dans les rangs des tifosi : la Vieille Dame n’en finissait plus d’essuyer les revers sur le marché des transferts (Higuain, Van Persie, Alexis Sanchez, Jovetic, etc…). Demi « ouf » de soulagement donc, que l’arrivée de l’Apache : la Juve possédait de nouveau un attaquant en vogue qui allait apporter une vraie valeur ajoutée, mais les romantiques, eux, avaient noté que les dirigeants venaient d’offrir sur un plateau le numéro 10 d’Alex Del Piero au mercenaire Tévez, l’homme à la fois brouillé avec les deux Manchester et la sélection Argentine. Les réticences ont été balayées en une poignée de rencontres. Est-il nécessaire de revenir sur ses faits d’armes, commentés ici en long, en large et en travers depuis deux ans ? Quelques chiffres devraient suffire : deux Scudetti, une Coupe d’Italie, une Supercoupe d’Italie et la statistique personnelle de 50 buts inscrits. Bref, ne manquent que ce graal européen et un titre de meilleur buteur de la Serie A (qui lui a échappé de peu à chaque fois). Un bilan sportif flatteur, et une réputation de joueur difficile à gérer gommée, voilà de quoi nourrir des regrets au moment de le voir s’en aller. Mais finalement, après avoir clamé il y a quelques années déjà que le pays lui manquait, la trajectoire prise ces jours-ci donne une touche de cohérence à l’ensemble de son parcours, jusque là très chaotique. Ils sont peu à retourner dans le club de leurs débuts, qui plus est la trentaine à peine entamée : le cœur a ses raisons. Il peut ainsi pousser à des choix qui apparaissent comme exotiques (si l’on tient compte de la faiblesse du championnat argentin par rapport au niveau général européen), mais soit. Au revoir et surtout merci d’avoir tenté l’aventure italienne, au moment où les stars ne se bousculent pas pour venir.

Mandzukic, le vrai-faux successeur

19 M € dépensés pour faire venir l’ancien avant-centre du Bayern, qui n’aura passé somme toute qu’une saison à l’Atletico Madrid. Un nom pas forcément aussi clinquant que celui de Tévez, mais un joueur confirmé (une Champions League, deux Bundeliga, une Supercoupe d’Europe, un Mondial des Clubs, etc…), international (soixante sélections), avec une réputation de véritable poison pour les défenses adverses. Un homme de caractère également, en bien comme en mal : batailleur à souhait sur le terrain, mais parfois aussi en dehors (quelques accrocs avec ses coachs Guardiola et Simeone à noter). À voir si Allegri saura canaliser toute cette énergie… Le standing du Croate, qui lui aussi présente des statistiques à 20 buts minimum par saison depuis plusieurs années, est donc relativement proche de celui de Carlitos. Mais de là à en faire son « héritier » à Turin, pas vraiment… Certes Mandzukic affiche un certain nombre de qualités indéniables (joueur de devoir, au service de l’équipe) mais il n’est certainement pas un leader technique comme pouvait l’être l’Apache. Nous sommes ici en présence d’un finisseur, qui a besoin de très peu de touches de balle (souvent une seule) pour scorer, mais qui n’est certainement pas capable de raids en solitaire. Le recrutement d’un tel profil tend même à nous faire penser qu’Alvaro Morata prendra une plus grande part dans l’animation offensive l’an prochain. La direction a-t-elle bien réfléchi avant d’enrôler la forte tête des Balkans qui va donc connaître son quatrième club en seulement six saison ? Pas sûr que le miracle Tévez se reproduise à tous les coups.




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Nicolas Portais

Rédacteur Juventus



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