Calciostory : 2006, un rempart nommé Buffon

Par Joseph Cocilovo publié le 31 Jan 2018
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Tous les 4 ans, pendant un mois, le monde du football s’arrête de tourner. Les meilleurs nations du globe sortent les armes pour décrocher le précieux Graal, la coupe du monde. Et en cette année 2006, en Allemagne, tous les ingrédients sont réunis pour ne pas déroger à la règle. Du côté italien, on se trouve en face d’une équipe morte de faim, au talent incontestable, mais qui est surtout là pour laver son honneur, qui a été en partie bafoué les mois précédents. Et son capitaine, celui qui représente le mieux la fierté et la classe à l’italienne, n’est autre que Gigi Buffon. Il a à cœur de réussir sa compétition et de mener son équipe vers la victoire. Les deux premiers matchs face au Ghana et aux Etats-Unis ne sont pas vraiment représentatifs de son talent, puisque les deux équipes n’arriveront pas vraiment à mettre la défense italienne en difficulté, si l’on fait bien entendu exception de ce malheureux « CSC » de Zaccardo, où Buffon est totalement impuissant. Il n’empêche qu’il fait perdre 2 points précieux à l’Italie, et qu’elle va devoir jouer sa qualification face à la République Tchèque, tout comme son adversaire du soir. Dès le début du match, l’opposition est bien plus rude, et la quasi totalité des offensives tchèques sera menée par un compère et ami de Gigi, Pavel Nedved. Le Ballon d’Or 2003 va tenter de faire craquer Buffon à plusieurs reprises, avec des frappes limpides et pures aux abords de la surface, ou en tentant de se muer en passeur. Mais ni lui, ni Milan Barros, tout aussi remuant, n’arriveront à faire craquer un Buffon vigilant et imperturbable. L’Italie s’envole donc vers les huitièmes en ayant encaissé qu’un seul but, contre son camp qui plus est.

Le gardien de la galaxie

L’Australie se dresse maintenant devant elle, et ce n’est un secret pour personne, cela ressemble à un tirage facile pour la Squadra. Et pourtant, les Australiens vendent chèrement leur peau, mettant souvent en difficulté le gardien de la Juve. Heureusement sans conséquence puisque l’Italie s’en sortira, avec très peu d’honneur, en toute fin de match à la faveur d’un penalty obtenu par Grosso. Le quart de finale face à l’Ukraine de Shevchenko est une promenade de santé pour les transalpins, Buffon n’est que très peu inquiété, mais va tout de même donner de sa personne, littéralement. A la suite d’une tête à bout portant, il va sauver les siens tout en se fracassant la tête contre le poteau. Sans gravité heureusement, on n’ébranle pas un géant aussi facilement. L’heure est maintenant à la demi-finale, face à l’hôte allemand qui,sur le papier, a tout pour devenir (et le deviendra) l’un des plus beaux matchs de l’histoire de la Coupe du Monde. La statistique d’avant-match, l’Allemagne n’a jamais battu l’Italie en compétition officielle. Les deux équipes sont d’un niveau égal, et les allemands sont connus pour être très efficaces devant le but. Buffon va avoir du boulot, il le sait. Et après une première mi-temps totalement dominée par la Squadra, laissant peu de place pour un exploit de Gigi, l’Allemagne passe la seconde en deuxième période. D’abord par Klose qui, après un rush, se présente face à Buffon mais le gardien italien sort en avance et proprement. C’est ensuite Podolski, qui enchaîne contrôle et frappe en pivot, obligeant Buffon à un arrêt réflexe extraordinaire. Match nul 0-0 à la fin du temps réglementaire. La prolongation est totalement décousue, avec un léger avantage pour l’Italie. Jusqu’à cette contre-attaque allemande, plaçant Podolski dans une position idéale. La frappe est limpide, parfaite, mais c’est sans compter sur l’exquise parade de Buffon, écœurant totalement l’attaquant allemand. 7 minutes plus tard, Grosso envoie l’Italie en finale.

La main ferme des dieux

Ils y sont, elle est là cette finale tant rêvée et espérée. Qui plus est, elle va affronter un de ses frères ennemis, l’Equipe de France. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le début de match est catastrophique pour les italiens. La France obtient un penalty au bout de 6 minutes de jeu. Zidane ne manquera pas l’occasion de faire plier Buffon, étant seulement le 2ème but encaissé par l’Italie dans la compétition. Ce sera l’une des rares occasions françaises en première mi-temps, l’Italie domine, égalise et met énormément de pression sur Barthez. A l’inverse, la deuxième mi-temps est largement à l’avantage de l’Equipe de France. Henry, Ribery, Malouda, tous essayent de faire craquer Buffon mais sans succès, sur une action de jeu, il est impassable. Comme face à l’Allemagne, ils devront en découdre en prolongation, dantesque par ailleurs. Ribery passe à deux doigts du but, mais sa frappe est trop croisée. Et puis vient la 103ème minute, le tournant du match, de la compétition, de la carrière de Gigi Buffon. Sur un centre de Sagnol, Zidane se retrouve seul aux 6 mètres. Son équilibre est parfait, la tête aussi, imparable. Imparable, vraiment ? Pas tout à fait. Buffon s’envole, et d’une claquette sans égal, envoie le ballon en corner. Le plus beau de tous ses arrêts, le plus important, et surtout le dernier de la compétition pour le capitaine italien. 3 minutes plus tard, Zidane est expulsé, et l’Italie trône sur le toit du monde à la suite d’une séance de tirs aux buts qui verra son coéquipier turinois Trezeguet buter sur la transversale. Il parait bien évident que ce succès est d’abord une victoire collective, mais la classe, la sérénité, l’humilité de Buffon sans oublier son efficacité – les deux seuls buts qu’il a encaissé sont un CSC et un penalty – font de ce joueur, de cet homme, l’un des joueurs les plus respectés du monde, et l’un des meilleurs gardiens de tout les temps. Grazie Gigi.




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Joseph Cocilovo

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