La sentence en appel du procès Calciopoli est donc tombée hier, en attendant les rendus qui seront publiés d’ici 90 jours, nous aurons le temps de revenir sur ce qui s’est passé de septembre à décembre de cette année. Mais nous avons quand même décidé de nous arrêter sur le cas inquiétant d’Antonio Dattilo. Ils étaient trois sur les six arbitres ou juges de touche encore concernés par Calciopoli à avoir renoncé à la prescription, Massimo De Santis, Paolo Bertini et Antonio Dattilo, dans l’espoir de pouvoir obtenir gain de cause dans le procès en appel. Il n’en fut rien puisqu’ils ont tous été condamnés à de la prison (peine suspendu, ils n’iront pas au trou, mais le casier judiciaire se remplit), un an pour De Santis et dix mois pour Bertini et Dattilo. Le cas de ce dernier est celui qui attire le plus l’attention, on vous en avait déjà parlé, que lui reproche-t-on ?

En septembre 2004, il arbitre Udinese-Brescia, match précédent un Juventus-Udinese, Dattilo expulse Jankulovski sur signalisation de son assistant, le tchèque ayant frappé un adversaire au visage, il avertit également trois joueurs de l’Udinese, Pinzi, Di Michele et Muntari, selon l’accusation, dans le but de leur faire louper le match suivant contre la Juventus, les fameux avertissements voulus, une des thèses tombées à l’eau. Dommage que ces trois joueurs n’étaient pas sous la menace d’une suspension et étaient donc bien présents au Delle Alpi la semaine suivante.

Ça c’est une chose, passons maintenant aux cartes sim suisses, selon l’accusation toujours, l’arbitre Dattilo en a reçu une de la part de Moggi, c’est la conclusion des croquis du maréchal Di Laroni, une sim active de novembre 2004 à février 2005. Dommage que la rencontre face à l’Udinese se soit disputée en septembre 2004, soit deux mois plus tôt. Par ailleurs, durant la saison 2004-05, Dattilo n’a jamais arbitré la Juventus, ni d’autres adversaires devant affronter la vieille dame le match suivant, ni d’adversaires directs à la course au titre, difficile d’en faire un arbitre “ami”, voici ses rencontres où il a opéré :

Livorno-Chievo 1-2
Udinese-Brescia 1-2
Parma-Udinese 1-0
Roma-Bologna 1-1
Bologna-Siena 1-1

Résultats de ces accusations sans fondements ou erronées ? Dix mois pour fraude sportive, une décision totalement incompréhensible et qui repose donc sur des thèses absolument fausses, il sera intéressant de savoir quelles seront les motivations de ce chef d’accusation dans les rendus. D’aucun disent que quelques arbitres ont été “sacrifiés” pour pouvoir maintenir l’accusation d’association de malfaiteurs à l’encontre de Luciano Moggi, on ne voudrait pas croire à pareil tour de passe-passe, même si on commence à avoir de sérieux doutes. En attendant, il n’est pas interdit de s’indigner.