A l’aube de la saison, celle des cent ans d’existence du club, un parfum d’Europe envahissait les pensées des plus doux rêveurs de la ville de Parma. Quelques mois plus tard, l’équipe de Donadoni obtient le graal (en attendant le Tribunal arbitral du sport) au terme d’une saison exceptionnelle et forte en émotions.

La saison 2012-2013 achevée avec une 10ème place peu convaincante, les dirigeants parmesans parviennent à conserver tous les éléments importants de leur effectif, sacrifiant Belfodil pour récupérer Cassano (et l’avenir confirmera l’avis de tous les convaincus à l’époque de la formidable opération côté Parma), recrutant de façon prometteuse en récupérant des renforts parlant à chaque ligne, Gargano, Felipe ou encore Cassani. Prometteur, mais le début de saison ne se déroule pas vraiment comme prévu, des résultats en dents de scie, le 3-5-2 de Donadoni ne semble une nouvelle fois pas passer et le club est train de faire son trou dans le ventre mou du championnat. Mais c’est sans compter sur la série que Parma entame timidement en novembre au lendemain d’une défaite contre la Juve, les gialloblù ne perdent plus. Donadoni a remis son équipe sur les rails avec un 4-3-3 bien huilé et un jeu bien léché. Le mercato hivernal approche et Cassano semble une nouvelle fois vouloir faire parler de lui hors des terrains avec des déclarations hasardeuses. Le coach stoppe l’hémorragie, Peter Pan cire le banc quelques semaines avant de se reconcentrer sur le terrain et de nouveau être performant…ouf ! Sur le marché hivernal, les seules recrues notoires sont celles de Schelotto et Molinaro qui seront les seuls à réellement intégrer l’effectif et participer à cette fabuleuse série de 18 matchs sans défaite et interrompu face à la… Juve, la boucle est bouclée.

Le record du club propulse l’équipe à une prometteuse 6ème place aux portes de l’Europe, mais les lendemains de records seront difficiles, la pression est grandissante, l’effectif fatigue et le dénivelé de la dernière ligne droite semble s’accroitre de semaine en semaine. La sixième place devient qualificative à l’Europa League, la concurrence revient en trombe et tape à la porte en nombre, le suspens va mettre à mal la tension artérielle de tous les tifosi parmesans, il durera jusqu’à la dernière journée, la dernière seconde de jeu de ce championnat, et se conclut à l’Artemio Franchi où Rosati stoppe le penalty de Cerci et envoie une ville entière au septième ciel. Donadoni est adulé, c’est la meilleure saison de l’ère Ghirardi, et au lendemain de cette performance les amoureux du football italien ne pourront pas s’empêcher de penser au grand Parma des années 90. Ultime récompense pour cette saison, à la veille de la coupe du monde au Brésil, la sélection des 31 de Prandelli qui compte un parmesan par ligne avec Mirante, Paletta, Parolo et bien sur Cassano. Mais cette belle histoire pourrait finir en eau de boudin à cause d’un retard de payement qui couterait la qualif, réponse dans 10 jours au TAS.

La saison de Parma

- 6ème de Serie A et qualifié pour les préliminaires de l’Europa League

- Éliminé en 8ème de la Coupe d’Italie par la Lazio

- 41 matches, 17 victoires, 13 nuls, 11 défaites, 67 buts marqués, 49 buts encaissés

L’équipe-type

Meilleur buteur : Cassano 13
Meilleur passeur : Cassano & Parolo 6
Joueur le plus utilisé : Parolo 3365
Joueur le + de fois entré en jeu : Palladino 15
Joueur le + de fois remplacé : Cassano 16
Joueur le plus averti : Lucarelli 14
Joueur le plus expulsé : Amauri 2
Joueur le plus âgé : Pavarini 40
Joueur le plus jeune : Mauri 17

Le man to man

* statistiques Serie A & Coupe d’Italie sauf pour les passes décisives
* le barème des notes est italien

ANTONIO MIRANTE (37 matches, 42 buts encaissés)

7.5

Une nouvelle saison pleine pour le portier parmesan, dans la continuité des précédentes. Une continuité qui ne passe pas inaperçue aux yeux de Prandelli puisque il fait partie de la liste des 31 de pré-mondial.

PAVOL BAJZA (5 m, 7 b.e)

6

Le géant slovaque a fait le boulot sur ses quelques apparitions. A noter que cette année il a sauté une place dans le hiérarchie des gardiens, en passant de 3ème à 2nd gardien.

NICOLA PAVARINI (1 m)

8

Une note d’honneur pour Pavarini qui raccroche les gants à l’issue de cette saison à 40 ans ! Un professionnel hors norme qui restera un monument dans le cœur des parmesans pour avoir été LE gardien de la remontée en série A.

ALESSANDRO LUCARELLI (34 m, 4 b)

8.5

Saison époustouflante pour le capitaine crociato du haut de ses 36 ans, son âge est le seul obstacle pour ne serait-ce qu’espérer la sélection, mais cette saison il n’y a pas beaucoup de défenseurs centraux italiens aussi performants que lui. Régularité et autorité qualifient la saison de l’expérimentée sentinelle qui s’est même transformé en buteur à 4 reprises.

GABRIEL PALETTA (23 m)

7.5

L’oriundo réalise une nouvelle saison de haut niveau, celle là même de la consécration car il connait sa première sélection en équipe d’Italie face à l’Espagne, match qui convainc tous ses coéquipiers azzurri de son talent, et surtout Prandelli qui devrait, sauf surprise, l’emmener au Brésil. Seule ombre au tableau, des petites blessures qui l’empêchent de jouer la totalité des matchs de son équipe, lui qui est indiscutable dans l’arrière garde parmesane, et surtout les rares matchs où il est passé au travers ont couté quelques points précieux à son équipe.

FELIPE (22 m)

6.5

Il a bien rempli son rôle, soit en palliant aux absences de Paletta, soit parfois dans une défense 3. Sans être exceptionnel, de bons matchs pour le brésilien arrivé cet été et qui n’avait plus joué autant depuis 2010 et sa période à l’Udinese.

JONATHAN ROSSINI (0 m)

Non noté

Arrivé en décembre, il ne s’est jamais exprimé sur le terrain.

MATTIA CASSANI (38 m, 5 p.d)

7.5

Arrivé sur la pointe des pieds cet été, prêté par la Fiorentina, le latéral droit italien a littéralement impressionné cette saison. Il est plus que rapidement devenu incontournable dans le 11 de Donadoni, infatigable, vite adoré par les tifosi gialloblù, qui, eux, l’auraient bien envoyé au Brésil.

MASSIMO GOBBI (30 m, 1 b, 2 p.d)

6

Une saison éprouvante, son manque de concurrence sur son côté gauche en début de saison ou encore sa polyvalence sont les principaux responsables de son épuisement. Un joueur important donc sur et en dehors du terrain, lui qui achève sa 4ème saison sous le maillot de Parma et qui n’a porté qu’une fois le maillot azzurro, sous les ordres de… Donadoni, il y a déjà 8 ans.

CRISTIAN MOLINARO (16 m, 2 b, 1 p.d)

7

De retour d’Allemagne en janvier dernier, le latéral gauche a été très performant et n’a pas tardé à se faire sa place dans l’effectif, mettant un vrai coup fouet au côté gauche de l’arrière garde, depuis un peu trop longtemps monopolisé par Gobbi. Retour gagnant sur les pelouses de Serie A, Molinaro se permet même d’y planter deux buts, après 7 ans sans succès à ce niveau !

DANIELE GALLOPPA (1 m)

Non noté

Les années se suivent et se ressemblent, l’adage est malheureusement vrai pour le milieu de terrain romain, privé une nouvelle fois de terrain car écarté par une blessure en préparation d’avant-saison. Mais sa présence n’en est pas pour autant inutile, il est le vrai cœur du noyau dur de cette famille-équipe.

AFRIYIE ACQUAH (28 m, 1 b, 2 p.d)

6.5

Révélation de la fin de saison, le milieu ghanéen a pris peu à peu le place de titulaire de Gargano, prenant de plus en plus d’épaisseur dans son jeu. Infatigable défensivement et de plus en plus pesant offensivement, de très bonne augure pour l’avenir. Il participera à la coupe du monde 2014 avec le Ghana.

GIANNI MUNARI (12 m, 2 b)

5.5

Sorti d’une saison plus que pleine avec la Sampdoria, le milieu de terrain vient renforcer celui parmesan cet été mais ne convainc jamais Donadoni pour être plus qu’un second voire troisième choix de remplaçant, malgré la blessure de Galloppa. Une saison à vite oublier pour lui.

WALTER GARGANO (23 m, 1 b, 1 p.d)

6.5

De belles promesses à l’arrivée de l’uruguayen dans l’entre-jeu de Parma, l’infatigable milieu défensif impressionne rapidement par sa grande activité sur la carré vert, mais la saison est longue et une belle baisse de rythme en fin d’exercice lui fait perdre sa place de titulaire.

MARCO MARCHIONNI (35 m, 1 b, 3 p.d)

7

On ne l’attendait pas à être autant utilisé cette saison, et pourtant comme Valdès la saison passée, Donadoni a fabriqué son regista sur mesure, faisant du joueur révélé par Parma puis passé par la Juve et la Fiorentina, l’une des pièces maitresses de son milieu de terrain. Expérience, sens du collectif et du sacrifice font de lui le parfait coéquipier de l’ombre.

MARCO PAROLO (38 m, 8 b, 6 p.d)

8.5

Exceptionnel, rayonnant, les adjectifs manquent pour qualifier le milieu parmesan au top de sa carrière. Buteur, passeur, travailleur, il est partout à la fois et il est aux yeux de beaucoup le milieu de terrain italien qui a le plus progressé cette année. C’est tout naturellement qu’il intègre le groupe azzurro de Prandelli et attire les convoitises des clubs plus huppés de la botte.

JOEL OBI (8 m)

5

Ce n’est pas cette saison que l’on prendra vraiment la dimension du jeune talent nigérien qui peine à éclore, à 23 ans il ne lui reste plus beaucoup de temps pour ne pas aller gonfler la longue liste des espoirs déchus que l’on a vu passer dans la botte. Son talent éclatera peut-être au Brésil, d’où il devrait participer à la coupe du monde avec le Nigeria.

JOSE MAURI (3 m)

Non noté

Quelques petites apparitions pour le jeune milieu, à peine majeur, promis à un bel avenir.

EZEQUIEL SCHELOTTO (16 m, 4 b, 1 p.d)

6.5

Arrivé cet hiver, l’italo-argentin a rendu de précieux services sur le front de l’attaque, devenant le super sub du trident offensif parmesan. Percutant à souhait, buteur, il fait vite oublier l’absence de Sansone parti dans l’autre sens à Sassuolo.

JONATHAN BIABIANY (38 m, 7 b, 5 p.d)

8

Une saison pied au plancher pour l’ailier droit français supersonique, son jeu s’est enrichit cette année et son efficacité redoublée. Dommage que Deschamps et la moitié des français ne connaissent même pas son existence. Un départ avorté en janvier de son propre gré, une bonne chose car sa probable destination a fini à quelques points derrière Parma, mais il pourrait être à nouveau au centre des intérêts lors du prochain mercato estival.

RAFFAELE PALLADINO (27 m, 5 b, 2 p.d)

6.5

Il y a longtemps qu’on n’avait pas vu Palladino jouer autant! Bien qu’il fasse partie du noyau dur de l’équipe hors des terrains, ça fait du bien de le voir enfin s’épanouir à nouveau sur le carré vert. Une volonté et une générosité irréprochable pour l’autre super sub de l’attaque jaune et bleu.

NICOLA POZZI (0 m)

Non noté

Arrivé au mercato hivernal, il se blesse rapidement.

ANTONIO CASSANO (35 m, 13 b, 6 p.d)

8.5

Il complète le podium parmesan composé de Parolo et Lucarelli. Grosse saison pour le natif de Bari qui a fait quasiment uniquement parler ses qualités techniques et non pas ses frasques, ce qui est déjà un exploit en soi ! Quasiment, car un bref épisode l’hiver dernier a fait planer son fantôme de bad boy, mais Donadoni n’a pas laissé la polémique enfler, le collant au banc quelques journées, suffisant pour le remettre sur le bon chemin. Prandelli l’a observé toute la saison et risque fort de l’emmener au Brésil.

AMAURI (33 m, 9 b)

6.5

L’attaquant oriundo réalise une saison mi-figue mi-raisin, totalement acquis à la cause gialloblù, sa volonté n’est pas à remettre en cause, il pèse sur les défenses adverses, mais son efficacité reste toute relative. Certes ses 9 réalisations interviennent presque toujours à des moments clés de la saison, mais on attendait plus de lui en ayant des Cassano, Parolo ou encore Biabiany de niveau international derrière lui.

ALBERTO CERRI (1 m)

Non noté

Un nom dont on entendra parler, pas de temps de jeu cette saison, la prochaine sera peut être celle de ses débuts, mais peut-être pas sous le maillot parmesan, les dirigeants voudront certainement le prêter le temps qu’il fasse ses armes, lui qui attire déjà d’autres clubs…

Ils sont partis au mercato

ALEANDRO ROSI (12 m, 3 b, 1 p.d)

6

Rosi n’a pas fait un mauvais début de saison, mais, son irrégularité, le repositionnement tactique en 4-3-3 de Donadoni et l’explosion de Cassani le contraignent à quitter lui aussi le navire en janvier vers Sassuolo.

DJAMEL MESBAH (4 m, 1 b)

5

D’un niveau insuffisant pour suppléer Gobbi, il part à Livorno dans l’espoir de leur aider à redresser la barre, en vain.

YOHAN BENALOUANE (5 m)

5

Barré dans dans l’effectif gialloblù, l’ancien stéphanois trouve du temps de jeu régulier à l’Atalanta dès cet hiver.

MORY KONE (1 m)

Non noté

L’imposant jeune défenseur français sera prêté en janvier à Crotone.

PEDRO MENDES (8 m)

5.5

Quelques matchs en début de saison, avant de partir en prêt à Sassuolo où il ne trouvera pas une place de titulaire.

JAIME VALDES (8 m, 1 b)

5.5

L’année dernière indiscutable, le retour de Marchionni et l’arrivée de Gargano ont eu raison de lui, retourne au pays du côté de Colo Colo.

NICOLA SANSONE (19 m, 2 b, 3 p.d)

6.5

Révélation de l’an passé, il ne commence pas la saison dans la peau d’un titulaire, mais son activité et sa percussion ont rendu de précieux services dans la première partie du championnat, avant d’aller aider le Sassuolo à se sauver. La confirmation définitive n’a pas encore eu lieu mais l’ailler n’en reste pas moins intéressant.

STEFANO OKAKA (2 m)

6

Il n’a jamais trouvé sa place dans l’effectif de Parma. Prêté à la Sampdoria en janvier, l’éternel espoir a tout de même planté 5 buts et 3 passes décisives en seulement 13 matchs joués. Néanmoins une réintégration dans l’effectif de Parma ne semble pas d’actualité.

L’entraineur

ROBERTO DONADONI

8.5

Une saison à la gestion parfaite pour Roberto Donadoni qui a définitivement obtenu le respect de ses pairs. Tirant le meilleur d’un groupe loin d’être pléthorique, redonnant même un rendement inattendu à des joueurs comme Lucarelli ou Palladino, une de ses grandes victoires est certainement la gestion du Cas-sano.. Son groupe atteint une maturité certaine lui permettant de parfaitement alterner ses différentes tactiques, la saison commence en 3-5-2 pour faire la plupart de son chemin dans son 4-3-3 bien plus efficace. Il entre définitivement dans l’histoire du club de Verdi, en lui offrant son Europe tant aimée en cette année de centenaire.

La saison prochaine

La trêve estivale va certainement être très longue pour tous les tifosi gialloblù, qui s’impatientent déjà de voir le nom de leur équipe sur un tableau européen si le Tribunal arbitral du sport le veut. Tout le monde s’attend à de belles surprises de la part du duo Ghirardi-Leonardi, ils ont jusqu’à aujourd’hui toujours réussi de beaux coups sur le mercato, cette année le fameux saut de qualité est plus qu’attendu. Le premier chantier sera une nouvelle fois de conserver les éléments importants de l’effectif, Paletta, Parolo ou Biabiany déjà fortement dragués et… Donadoni ! Parma pourra donc passer à la seconde étape et commencer par dénicher un vrai buteur qui lui fait tant défaut depuis quelques années.