Pourquoi se sauver à la fin quand c’est possible de le faire plus tôt ? C’est toute la question qui agite l’équipe du Chievo. Une saison dans la douleur, contrairement à la précédente où le maintient avait pu être acquis rapidement. Un point commun quand même que ce changement de coach en cours de championnat. C’est Sannino qui démarre la saison en remplacement de Corini (parti à l’été 2013 car n’ayant pas trouvé un accord sur la durée de son contrat) avec son 4-4-2 habituel, mais la mayonnaise ne prend pas, c’est peu de le dire. Seulement 6 points en 12 journées… Finalement Corini est rappelé en novembre pour une nouvelle opération maintien, couronnée cette fois encore de succès, avec au passage un mercato d’hiver à la volumétrie improbable (7 arrivées et 10 départs). Au final, ça passe ric-rac pour les gialloblu qui s’en tirent avec une décevante 16ème place (en comparaison des 11ème, 10ème et 12ème des années passées) . Embêtant également, le fait que l’honneur en ait pris un coup : le Chievo termine loin derrière le Hellas Verona (18 points d’écart), le rival historique tout juste promu. Saison riche en rebondissements inutiles et en rétro-pédalages, pour un bilan sportif rachitique : les (quelques) tifosi s’en seraient bien passés…

La saison du Chievo

- 16ème de Serie A

- Éliminé en 8ème de la Coupe d’Italie coupe

- 41 matches, 11 victoires, 6 nuls, 24 défaites, 39 buts marqués, 58 buts encaissés

L’équipe-type

Meilleur buteur : Paloschi 15
Meilleur passeur : Hemetaj 4
Joueur le plus utilisé : Cesar 2896
Joueur le + de fois entré en jeu : Pellissier 17
Joueur le + de fois remplacé : Paloschi 14
Joueur le plus averti : Cesar 16
Joueur le plus expulsé : Pellissier 2
Joueur le plus âgé : Squizzi 39
Joueur le plus jeune : Mbaye 18

Les +

DARIO DAINELLI (27 m, 2 b, 1 p.d)

Un exercice 2013-2014 où il a su s’imposer en défense face à la concurrence, et apporter un peu de sérénité. Habitué des saisons critiques dans des clubs qui flirtent avec la relégation, on peut dire que son expérience en la matière n’a pas été de trop. Relativement fiable et précieux, marque en plus le but du maintien à Cagliari.

PERPARIM HETEMAJ (34 m, 4 p.d)

Au four et au moulin, sa polyvalence a rendu bien des services au milieu et permis à Corini de moduler ses schémas tactiques. Une bonne confirmation pour sa quatrième saison au Chievo. Aucun but cette saison, pour les qualités de finisseurs on repassera. Dommage, il y a encore quelques palier à franchir : celui de marquer en est un important car il joue désormais souvent trequartista.

ALBERTO PALOSCHI (37 m, 15 b, 2 p.d)

Il fait son chemin depuis ses débuts avec le Milan AC à seulement 18 ans. Donnant-donnant, en tant que meilleur buteur il permet au Chievo de se maintenir, le club lui ayant offert une jolie tribune pour se mettre en valeur auprès du Diavolo (à qui il appartient toujours pour moitié). Plus en vu que l’habituel buteur maison Cyril Théréau, Paloschi n’a cependant plus de temps à perdre et le déclic a peut-être bien eu lieu cette fois.

Les -

ALESSANDRO BERNARDINI (14 m)

Débarqué de Livorno au début du championnat, son arrivée n’est peut-être pas étrangère à la fébrilité défensive de son équipe. Mis au placard au bout de 4 petits matchs, pour ne reparaitre que sporadiquement lors des matchs retours car voulo avant tout par son mentor Sannino, son année se solde sur un maigre bilan de 12 apparitions. On appelle ça un ratage.

MARCELO ESTIGARIBBIA (17 m, 1 p.d)

Le Paraguayen continue son tour de la botte, lui qui est toujours la propriété du club uruguayen de Maldonaldo. Son étape véronaise aura été brève : une arrivée en même temps que les autres ailiers voulus par le staff pour le 4-4-2 de Sannino, pour un départ en janvier du côté de l’Atalanta. À y regarder de plus près, un seul match disputé dans son intégralité pour le Chievo. Insuffisant pour un joueur dont les prestations avec la Juve il y a seulement deux ans étaient intéressantes.

SERGIO PELLISSIER (23 m, 1 b, 1 p.d)

Seul rescapé du palmarès de l’an passé, sa situation ne s’est pas arrangée puisqu’il est récompensé dans la même catégorie. Un seul but en 23 apparitions, une stat’ qui fend un peu le cœur pour ce joueur emblématique du Chievo et particulièrement nerveux avec deux expulsions. À 35 ans les jambes ne sont plus là c’est clair, mais la concurrence, elle, si. Il arrive qu’il revêtisse la brassard à l’occasion, en souvenir de ses belles et nombreuses années au club. Serait peut-être temps de penser à la suite, non ?

Les autres

Christian Puggioni (24 m, 32 b.e) : titulaire jusqu’en janvier avant de gentiment laisser sa place à Agazzi, pourrait maintenant reprendre sa place de numéro un

Lorenzo Squizzi (1 m, 1 b.e) : un des vétérans de la Serie A (39 ans) qui a eu le droit à un dernier baroud d’honneur contre l’Inter, avec victoire à la clé

Michael Agazzi (14 m, 21 b.e) : il a dit oui au Chievo pour éviter de disparaitre à Cagliari tout en sachant qu’il signerait au Milan, malin le lynx

Claiton (8 m) : enfin de retour en Serie A après 10 ans d’absence, aurait peut-être mérité plus d’opportunités

Paul Papp (8 m) : orphelin de Farkas avec qui il avait débarqué en provenance de Vaslui, pas un pour rattraper l’autre évidemment

Bostjan Cesar (34 m, 1 b) : toujours là pour poser un tacle bien sale et prendre son jaune

Nicolas Frey (33 m, 1 b) : avait resigné in-extremis cet été, exercice en deçà de ses saisons précédentes

Michele Canini (6 m) : il devrait être un luxe pour un club comme le Chievo

Matteo Rubin (9 m, 1 p.d) : arrivé en provenance du cousin véronais, un des meilleurs à son poste l’an passé, l’an passé.

Boukary Dramé (27 m, 3 p.d) : une deuxième belle saison en Serie A pour le sénégalais, championnat qu’il a très vite compris, devrait intégrer un club plus huppé cet été

Gennaro Sardo (33 m, 1 b, 2 p.d) : ses folles chevauchées sur le côté droit n’ont plus la même efficacité qu’avant mais on peut toujours compter sur lui

Ivan Radovanovic (35 m, 1 b) : titulaire au milieu de terrain, joueur quelconque dans l’ensemble mais qui fait le taf

Luca Rigoni (34 m, 4 b, 2 p.d) : leader de l’équipe et capitaine sur le terrain, l’âme du Chievo

Tiberio Guarente (10 m, 2 p.d) : arrivé cet hiver en provenance de Catania, il n’arrive pas à remettre sa carrière sur de bons rails

Roberto Guana (8 m) : écarté du groupe pro jusqu’à l’arrivée de Corini qui s’est revu en ce milieu au crane reluisant

Tomasz Kupisz (1 m) : un des 25.000 ailiers voulus par Sannino cet été, y’avait pas mieux en Primavera ?

Leandro Paredes (1 m) : coup de pouce donné à la Roma en échange de quelques prêts la saison prochaine

Maodo Mbaye (2 m) : le Chievo s’est spécialisé dans le jeune africain, l’influence de Guy Roux ?

Adrian Calello (2 m) : blessé toute la saison, dommage car il avait montré de belles choses lors de sa demie-saison à Siena l’an passé

Simone Bentivoglio (21 m, 1 b) : retour en grâce après sa suspension lors du Calcioscommesse, mais rien de notable non plus hein

Cyril Théréau (34 m, 8 b, 1 p.d) : des hauts et des bas, il a surement laissé passé le train de sa carrière l’été dernier (Fiorentina ?) et risque de s’en vouloir un moment

Victor Da Silva (1 m, 1 b) : il explose les compteurs en Primavera et a marqué pour sa seule apparition pro (en coupe), on se demande pourquoi il n’a pas été intégré à l’équipe une

Victor Obinna (10 m, 2 b) : retour mitigé mais il s’est offert un beau doublé pour la der’ face à “son” Inter

Adrian Stoian (8 m) : rappelé à la mi-saison après un court intermède au Genoa, de la soupe réchauffée

Dejan Lazarevic (14 m, 1 b, 1 p.d) : un but mais à la dernière seconde dans le derby aller, de quoi sauver sa saison

Ils sont partis au mercato

Marco Silvestri (2 m, 3 b.e) : envoyé à Cagliari en échange d’Agazzi

Manuel Pamic (6 m) : Pa mic, pas pris, envoyé à Siena durant l’hiver

Alessio Sestu (15 m, 1 p.d) : un des ailiers voulus par Sannino, pas au haut niveau, envoyé à la Samp

Matteo Ardemagni (3 m, 1 m) : joueur mystère qui plante but sur but en Serie B et se crispe en Serie A, envoyé à Carpi

Boadu Acosty (8 m) : il a accompagné Ardemagni

Mamadou Samassa (2 m) : mama se, mama sa, mama kosa, quoi ? On l’a déjà faite l’an passé ? Envoyé à Pescara où il a pris le numéro 10 s’il vous plait !

Riccardo Improta (5 m) : bon espoir encore un peu tendre, superbe demie-saison à Padova depuis janvier

Les entraineurs

GIUSSEPE SANNINO (13 matches, 2 victoires, 3 nuls, 8 défaites) : arrivé de Palermo l’été dernier, il pensait trouver de la stabilité en posant ses valises à Vérone. Une stabilité qu’il n’aura donc pas eu le temps de trouver, des résultats catastrophiques ayant eu raison de sa situation en novembre. Son 4-4-2 a pris l’eau de toutes parts, une expérience à oublier, il tente de se refaire la cerise à Watford.

EUGENIO CORINI (28 matches, 9 victoires, 3 nuls, 16 défaites) : symbole du maintien depuis deux saisons, il parvient à sauver le navire en bricolant habilement. Son retour a permis au Chievo de se stabiliser à l’arrière du peloton à partir de décembre, sans y faire office de voiture balai. Pas de quoi se relever la nuit, mais au vu du contexte beaucoup s’en contenteraient. On aimerait le voir à l’œuvre avec une équipe pensée et construite pendant l’été plutôt qu’avec le costume du pompier de service, histoire de voir.

La saison prochaine

Le maintien sera encore et toujours l’objectif à atteindre pour le Chievo. Cela peut sembler jouable avec Corini à la manœuvre dès le début de saison et un mercato effectué selon ses aspirations tactiques. Difficile d’imaginer un saut qualitatif cependant, les faibles moyens du club ne plaidant pas en faveur de cette hypothèse. À charge pour Campedelli et ses sbires de flairer les bonnes affaires sur le marché, sans trop se disperser afin de s’éviter de grandes lessives comme en janvier dernier. Le Chievo fait partie intégrante du paysage de la Serie A depuis un moment maintenant, ça serait dommage de le voir repartir.