Benatia, force physique et faiblesse psychique

Par Antoine Barsi publié le 23 Avr 2018
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Benatia, Un lion parmi les zèbres

Le défenseur marocain qui connaît le club turinois depuis 2016 est l’homme clé de la charnière centrale turinoise avec 2 231 minutes jouées toutes compétitions confondues, avec Giorgio Chiellini. Benatia est un guerrier, à l’image de son acolyte de la défense, mais qui se fait souvent attraper par l’arbitrage : en témoigne la faute commise à la 93ème minute face au Real Madrid et qui prive son club d’un accès en demi-finale de la Champions League. Medhi Benatia est le juventino qui a pris le plus de cartons jaunes sur cette saison 2017-2018 (12 cartons jaunes, comparé à Chiellini cité comme plus rugueux et qui n’en comptabilise que 6), signe d’une certaine faiblesse psychique. Face au Napoli hier il en prend un dès la 9ème minute, pénalisant grandement sa prestation. Le natif de Courcouronnes comptabilise plus de 40 fautes cette saison, et la grande majorité de celles-ci ayant entraîné un carton se sont passées lors de la seconde mi temps (8 sur 12). Benatia est souvent emporté par son élan et ne semble pouvoir s’arrêter à une première faute, ce qui entraîne une réprimande des arbitres et un accès rapide à une sanction . Sa volonté de bien faire le contraint à trop en faire et sa volonté de compenser lui nuit : 5 cartons sur 12 sont entre la 45ème et 49ème minute, ce qui démontre un manque de concentration dès la reprise; se rajoute à cela 3 réprimandes au-delà de la 80ème minute. Sa concentration et son self contrôle sont souvent mis en péril, le dernier exemple sur le terrain remonte au match retour de Coppa Italia contre l’Atalanta, et l’altercation avec De Roon, qui lui a valu un maillot coupé en deux et une vive remontrance d’Allegri.

Les réseaux sociaux, son péché mignon

Outre cette fébrilité sur le terrain, de nombreux supporters du monde entier auront pu observer une certaine naïveté et susceptibilité chez le joueur de la Juventus. Medhi n’aime que très peu les remarques et le fait savoir ouvertement. Le dernier dérapage en date, face à l’humoriste Maurizio Crozza, démontre une grande nervosité du joueur marocain, qui ne peut s’empêcher de répondre de façon spontanée. Crozza avait dénoncé l’attitude d’après match de Benatia et le fait d’assimiler la fin de celui-ci à un « viol ». Une réponse sanglante a été postée sur Instagram dès le lendemain par le joueur de la vecchia signora, proposant à l’humoriste de venir à Vinovo (centre d’entrainement) pour lui régler son compte. Benatia semble oublier par moment qu’il est une figure importante d’un des plus grands clubs de football du monde et le porte drapeau de son pays. L’image qu’il peut transmettre parfois est loin de celle véhiculée habituellement par la Juve. Les derniers propos d’Allegri à son égard « aujourd’hui ce qui compte c’est de se taire et faire profil bas » résument la situation psychique dans laquelle se situe Benatia aujourd’hui. Ce n’est pas la première fois que le Mister est obligé de recadrer son joueur.

Benatia ou docteur Jekyll et Mister Hyde

Medhi Benatia, à l’image du héros de Robert Louis Stevenson, peut souffler le chaud comme le froid. Ses dernières apparitions médiatiques démontrent une part d’ombre réelle, qui semble prendre le dessus sur le joueur plein de cœur. Une faiblesse sur laquelle doit travailler le défenseur passé par le Bayern et l’AS Roma. Celui-ci doit réussir à se canaliser et prendre exemple sur la carrière de son capitaine (même si le dernier exemple en tête démontre que même les icônes peuvent eux aussi présenter une part de violence en eux). Il faut savoir accepter de se faire tacler quand lui-même utilise cet art comme sa force principale. Et peut être qu’avec un peu plus de contrôle et de sérieux, le marquage sur Koulibay aurait été de meilleure facture hier soir.




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