Après-match : Italie-France

Par Christophe Malcangi publié le 01 Sep 2016
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Italie-Nazionale

Le film du match

Le coup d’envoi est donné par Björn Kuipers, arbitre Néerlandais, assisté pour la première fois par la moviola qui fait doucement ses grands débuts. Dès la deuxième minute, Pellè trouve quasiment le but en se trouvant démarqué sur le premier corner. Une opportunité qui va, promptement, dicter les premières minutes de la confrontation. La Nazionale joue haut et en une touche, les automatismes ne sont pas à re-travailler, et Candreva est déjà passionnant sur son couloir droit. C’est à partir du quart d’heure de jeu que le rythme va perdre en intensité, les Bleus se frottant doucement au ballon et trouvant même l’ouverture, Martial se trouvant bien seul pour conclure facilement. La couverture de Barzagli est très précaire, et les Français mènent finalement au score.

La réaction est rapide, et on aperçoit le duo d’attaque à l’œuvre de manière magistrale, à croire que ces deux-là se connaissent depuis leurs premières foulées. Eder balaie Kanté sur le débordement, trouve Pellè qui a le temps de se retourner, glisser la balle entre les jambes à Mandanda et porter le score à un but partout. Déjà deux, et ça se poursuit. Tandis qu’un ballon de corner traine près de la surface, Giroud est celui qui en profite à la limite du hors-jeu pour redonner l’avantage aux Bleus, avant le signal de la première demi-heure. L’affichage aurait pu être portée à nouveau à la parité suite à une occasion de Candreva bien ficelée, De Rossi réalisant l’intelligente feinte de frappe mais la chance du nerazzurro se retrouvant trop croisée. Avant la mi-temps, les Italiens ont quelque tracas à ressortir et se retrouvent reclus devant leur six mètres, ou bien à la portée des contre attaques qui ne sont heureusement pas bien incisives. Malgré un dernier ballon qui trainait devant la surface opposée, les Azzurri rentrent aux vestiaires menés et un tantinet sonnés.

En deuxième mi-temps, un Gigi en remplace un autre, comme un symbole. Et Montolivo retrouve la Nazionale, en aparté. Le rythme est lent, c’est une gabegie* qui attend les supporters de Bari qui ne voient que de faibles incursions, par à-coups. La France peut trouver quelque fois la faille lorsqu’elle se projette en contre attaques, rien de bien rassurant donc. Les transmissions sont trop peu souvent porteuses de situations, la fatigue va se lire après chaque tour d’aiguille, et techniquement le tout n’est pas franchement agréable. La pluie s’invite sur les Pouilles et le développement des actions, systématiquement dilapidés, rend las. Ça fera même trois pour les Français lorsque Pogba trouvera Kurzawa, qui trompera Donnarumma sur son poteau. Une punition assez grotesque, mais c’est logique. La partie se termine pianissimo, la France remporte son deuxième succès consécutif face à son cousin et se projette tranquillement vers son prochain déplacement. Tout reste encore à établir chez les Azzurri, qui n’auront déjà pas le droit à la mégarde Lundi en Israël. Mais des leçons peuvent-elles être à en tirer ?

Les enseignements

D’abord sur les deux Gigi, qui ont similairement ramassé le ballon au fond de leurs filets. Le premier ‘Gigi’ Buffon est logiquement défait par Martial et Giroud. Sans avoir « grand chose » à faire, il ne parait pas nécessairement blâmable. S’en suit le premier essai de Donnarumma, sa rentrée très précoce est jouissive mais il est regrettablement battu sur son poteau, tandis que Laywin Kurzawa a intelligemment vu le coup. Il est ensuite échauffé sur un coup-franc de Pogba, sur lequel il se détend avec souplesse. On lui souhaite un grand avenir.

Et non comme à l’accoutumée cette fois, la défense n’a pas tenu ses promesses avec des alignements branlants, à l’image de celui de Barzagli qui coûte trop vite une pénalité au groupe azzurro. Ensuite, Chiellini est pris de court par Olivier Giroud, et évidemment qu’il y a peut-être un peu de laisser-aller dans la rigueur au marquage. Mais quand même. Davide Astori a largement failli dans sa tâche de relance, et l’absence d’un seul homme a facilement fait vaciller le nouveau triptyque. In fine, ce sont les latéraux qui ont moins déçu et qui ont compensé un brin les largesses du trio central. Antonio Candreva est toujours indispensable, apporte le danger par intermittences, s’engouffre entre les lignes françaises et marque des points auprès de Ventura. De Sciglio occupe d’abord le rôle qui lui est confié, lui qui parait loin de ses ternes prestations à Milan, malgré un retour des vestiaires qui a terriblement laissé à désirer. Enfin, Florenzi nous a malgré tout gratifié d’un coup du sombrero, mais ça ne suffira pas pour peser sur l’ensemble.

Au milieu du terrain, les enseignements ne sont pas très riches à la vue du rythme modéré de l’amical. Beaucoup de tristesse pour Bonaventura n’ayant palpé que très peu de ballons, qui les a régulièrement perdus, et n’a jamais soutenu comme il se devait ses compagnons d’attaque (et un drop en conclusion pour faire soupirer les pugliese). Daniele De Rossi et Parolo ont semblé en garder sous la semelle, en accomplissant malgré tout leur petite fonction, rien de bien instructif pour autant. Malgré une grave carence dans la construction qui le mettra probablement sur la touche face à Jorginho, Montolivo a cherché à tenter sa chance pour contrepeser, en trouvant le cadre notamment. Mais ce n’est pas suffisant pour prétendre retrouver un rôle chez les Azzurri très bientôt. L’entrée de Marco Verratti n’est pas tonitruante, c’est même un petit flop pour celui que l’on annonçait sur sa relancée, mais il faudra encore être patient pour témoigner une évolution concrète en Nazionale.

Enfin, Eder et Pellè ont tenu leur rôle, et n’ont perdu ni volonté ni activité sur leur territoire. C’est en deuxième mi-temps, en revanche, que leurs efforts excessifs ont pu se ressentir. Pour le moment, le duo parait encore difficilement amendable, d’autant que l’entrée de Belotti n’a pas déclenché le moindre état de fait. Ah si, un jaune inutile après une échauffourée emplie de frustrations, à priori. Quant à Immobile, ou Pavoletti, ils seront ainsi bien priés d’attendre leur tour, peut-être alors à la semaine prochaine. Tout reste donc à jauger pour Ventura, auquel on ne peut pas forcément reprocher le résultat, les matchs amicaux n’ayant jamais fait office de modèle probant pour la Squadra Azzurra.

La feuille de match

Italie – France 1-3 (1-2)

Buteur(s) : Martial 16′, Pellè 22′, Giroud 28′, Kurzawa 81′

Italie (3-5-2): Buffon (45′ Donnarumma) ; Barzagli (45′ Rugani), Astori, Chiellini ; Candreva, Parolo, De Rossi (45′ Montolivo), Bonaventura (66′ Verratti), De Sciglio (58′ Florenzi) ; Eder (74′ Belotti), Pellè

France (4-3-3): Mandanda ; Sidibe, Varane, Koscielny (Umtiti 83′), Kurzawa (Digne 93′) ; Pogba, Matuidi (Sissoko 62′), Kanté ; Griezmann (Dembele 62′), Martial (Payet 46′), Giroud (Gignac 46′).

Arbitre : Björn Kuipers (HOL)




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Christophe Malcangi

Rédacteur référent pôle news



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