Allegri, successeur de lui-même

Par Leo Carta publié le 12 Sep 2015
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Secondes saisons compliquées

Zéro. Comme le nombre de points au compteur de la Juventus après deux journées de championnat. Une première dans l’histoire du club. Les supporters et, pire, les journalistes n’en demandent pas moins pour le remettre en question. Certains tifosi n’ont toujours pas confiance en lui et attribuent le mérite de la saison passée aux joueurs, d’autres pensent que les succès de l’année dernière auraient été obtenus sur l’inertie du règne de Conte 1er. En bons polémistes, les journaux italiens ressortent les archives et pointent du doigt ses mauvaises « secondes saisons » sardes et milanaises. À Cagliari sa première année (2008-2009) se solde par une belle 9ème place. La confirmation est quant à elle plus compliquée. Après neuf matchs sans victoire, il est remercié par Cellino en avril et le Casteddu s’écroule à la 16ème place, au bord du ravin nommé relégation. Destination Milan AC l’été suivant. Max y est sacré champion d’Italie à sa première tentative (2010-2011) et arrache une Supercoupe contre les voisins nerazzurri. La saison suivante c’est la Juve qui pose ses fesses sur le trône Scudetto. Les rossoneri rétrogradent d’une place et Allegri assiste au sacre de Conte, son futur prédécesseur, qui soulève son premier trophée national. Quelques semaines plus tard, Ibrahimovic et de Thiago Silva s’envolent à Paris, laissant derrière eux une équipe orpheline de talent et un coach dans le pétrin. Le renouvellement de l’effectif se passe mal, Max galère et se fait raccompagner en janvier 2014 aux portes de Milanello. Aujourd’hui, son quota d’échecs semble donc dépassé. Mais sa glorieuse saison passée lui offre-t-il un totem d’immunité ?

L’année zéro

Ce samedi Allegri fête le retour de Marchisio et accueille pour la première fois Alex Sandro en l’absence d’Evra (suspendu). Des arrivées qui font du bien dans une équipe en pleine quête d’identité. Car le monstre bianconero créé par le professeur Conte était arrivé en fin de cycle et la bonne première saison d’Allegri a convaincu les dirigeants : il faut tourner la page. Repartir de zéro. L’effectif est revu en profondeur. Chapitre départs, ceux de Pirlo et Tevez sont presque justifiés (les deux champions ont bien mérité leur pré-retraite) et, entre Vidal et Pogba un choix a été fait. Des adieux douloureux pour les tifosi comme pour la Juve qui travaille à présent autour d’un projet conséquent et résolument jeune. Beaucoup de recrutements cet été (10 arrivants) et d’interrogations. Mais, d’une certaine façon, Max a aujourd’hui ce qu’il n’a pas eu à Milan après le départ de Silva et d’Ibra : des remplaçants. C’est donc à lui de bosser maintenant. Et ce remaniement pose la problématique du système de jeu. La défaite contre la Roma est sans appel : le 3-5-2 est mort. Donc vive le 3-5-2 ? Pas si simple. Le système de jeu est orphelin du quaterback Pirlo, du 4×4 Vidal et du diez Tevez. Sans eux, il n’a plus de raison d’être. Et c’est là que tout se joue. La lubie du 4-3-1-2 n’a pas été récompensée par le tant attendu trequartista. Pire, les profils atypiques des recyclés Cuadrado et Hernanes viennent ajouter des probabilités à l’équation Juventus. Un casse-tête complexe pour Allegri qui peut néanmoins compter sur une direction patiente. Car au football, avoir un totem d’immunité c’est avoir du temps. Du temps pour construire ou reconstruire. Et c’est ce dont Max a le plus besoin en ce moment.




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Leo Carta

Rédacteur Juventus



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